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Zoo de Madrid : Sea Shepherd révèle la souffrance des dauphins

Guarina présente un important ulcère avec perte de la peau du rostre sur l’extrémité supérieure des deux mâchoires

Zoo de Madrid : Sea Shepherd révèle la souffrance des dauphins !

Au Zoo de Madrid,  Sea Shepherd révèle la souffrance des dauphins et dénonce les conditions de leur captivité.
Dans le cadre de la campagne « Opération 404″ (#Op404) menée par la Sea Shepherd Conservation Society pour sensibiliser le public à la captivité des mammifères marins, des enquêtes ont été menées dans une série de delphinariums un peu partout dans le monde durant l’année 2018.

Récemment, l’équipe a saisi de nombreuses images inédites en caméra cachée lors d’une investigation au Zoo Aquarium de Madrid, en Espagne.

Le Zoo de Madrid possède actuellement 9 dauphins.
Six d’entre eux ont été kidnappés au large de Cuba, parmi lesquelles Lala et Loren en 2002, c’est à dire illégalement.
Les 3 autres sont nés en captivité. Des rapports officiels parlent de 11 dauphins morts au Zoo de Madrid depuis les années 80. Le décès le plus récent remonte à mars 2018.
« Pendant notre enquête sur le terrain, notre équipe a découvert deux des neuf dauphins semblaient particulièrement malades.
Lala et Guarina (capturée en 1984), souffraient de toute évidence de nombreuses lésions cutanées. Les sept autres dauphins n’étaient guère en meilleur santé, ils présentaient des problèmes oculaires et semblaient avoir beaucoup de mal à garder les yeux ouverts ». 

Sea Shepherd a transmis l’ensemble de ses photos et vidéos au Dr. A. Gonzalez, un vétérinaire spécialisé dans la faune sauvage et fort de 15 ans d’expérience, afin d’obtenir plus d’informations quant à l’état de santé de ces dauphins.
Le Dr. Gonzalez a donné son diagnostic sur base des seules images reçues. Il conclut que tous les cétacés du parc marin espagnol souffrent de pathologies typiquement liées à la captivité.
Sur cette base, Undercover Footage – Sea Shepherd : Rapport Vétérinaire : Zoo Aquarium de Madrid a été publié qui révèle des images désespérantes prises au Zoo Aquarium de Madrid

La delphine Lala

Sur ces images, on voit très clairement un dauphin dont le corps tout entier est couvert de lésions dermatologiques ulcéreuses en forme de cratère, qui vont de la tête à la nageoire caudale. Ces lésions font plusieurs centimètres de diamètre et se présentent à différents stades de leur évolution, depuis l’inflammation, gonflement, érythème, nodules, jusqu’aux ulcères d’une certaine profondeur, c’est-à-dire à différents stades de ladite pathologie ou maladie dermatologique.

Un autre dauphin présente un important ulcère avec perte de la peau du rostre sur l’extrémité supérieure des deux mâchoires, affectant le cartilage mésorrostral. Chez les autres individus, on constate que leurs yeux sont anormalement fermés.

Lala dans l’eau devant son dresseur

Les dauphins qui vivent en captivité sont susceptibles de souffrir de pathologies dermatologiques et oculaires en raison de différents éléments : les défécations dans le même bassin commun où les eaux stagnent, à la différence des milieux marins naturels, transforment ces piscines en de véritables éprouvettes de culture microbienne idéales pour le développement des champignons, des levures comme le candida albicans, des bactéries et autres virus.
En plus des pathologies cutanées, les dauphins captifs sont sans conteste prédisposés à une déficience de leur système immunitaire comme peut l’être tout animal soumis à de longues périodes de grand stress.

De nombreuses études avalent que la privation de liberté provoque énormément d’anxiété et stress chez les cétacés.
Ce stress est notamment causé notamment par le fait de ne pas pouvoir choisir son partenaire, son ami, sa famille, son compagnon, ne pas pouvoir communiquer entre eux, de ne pas pouvoir nager dans des espaces ouverts comme c’est le cas dans leur habitat naturel. A cela s’ajoute que ces animaux sont soumis à de pénibles exercices de travail en échange de nourriture, et aussi à des périodes de privation de nourriture jusqu’à ce que les exercices soient appris et/ou exécutés comme demandés.

 

« Dans les vidéos, conclut le Dr. Gonzalez, nous pouvons clairement comprendre que ces dauphins, en plus de souffrir des pathologies que j’ai mentionnées précédemment, sont également contraints de travailler sans avoir la possibilité de se retirer dans un  lieu calme et propre jusqu’à leur rétablissement complet.
Chez tous les mammifères, le derme et l’épiderme, ainsi que les yeux, comportent de nombreuses terminaisons nerveuses, de sorte que toute pathologie affectant ces zones est très douloureuse et encore plus si elle occupe une grande surface comme nous pouvons le voir clairement dans le cas de l’un des patients affectés.

Les dauphins ont une sensibilité particulière à ce niveau, car le sensations tactiles jouent un grand rôle chez cette espèce. Les blessures de cette taille et de cette importance les rendent particulièrement douloureuses. En ce qui concerne les lésions oculaires dues à l’excès de chlore ajouté à l’eau, il est inutile de préciser que tout type de pathologie dans cette partie  du corps est particulièrement pénible et douloureuse« .

Rapport complet du Dr. Gonzalez

Lala a été capturée en 2002 à Cuba, c’est à dire bien après l’interdiction décrétée au niveau européen de procéder à de tels transferts d’animaux vivants relevant de l’Annexe II de la CITES

Avec l’aide de @DolFLOrca


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Yvon Godefroid