Warren ou le mythe de l’éléphant sauvé par les zoos

Warren ou le mythe de l’éléphant sauvé par les zoos

 

Warren ou le mythe de l’éléphant sauvé par les zoos

Warren, l’un des six éléphants importés d’Afrique jusqu’à Omaha en 2016, est mort lors d’une anesthésie au Henry Doorly Zoo & Aquarium. Il était le seul mâle seul du zoo, jusqu’à l’arrivée de Louie cet été.

Les gardiens ont fermé l’accès à l’enclos des éléphants ce jeudi matin, interdisant au public d’y pénétrer.
Le reste du troupeau a été ramené à l’intérieur. Les six éléphants qui restent au Henry Doorly Zoo & Aquarium se sont approchés lentement de leur frère décédé. Warren était couché, froid sur le sable. Un à un, ses compagnons se sont approchés de lui et l’ont doucement touché de la trompe.
« Je n’ai jamais rien vu de tel en captivité », s’est exclamé Dan Cassidy, le conservateur général du zoo.

Henry Doorly Zoo & Aquarium à Omaha, Nebraska, le 6 avril 2016.

Jeudi à 10 heures du matin, les vétérinaires ont anesthésié Warren afin de pouvoir soigner les fissures qui lézardait ses défenses et menaçaient d’infecter les gencives.
Le petit pachyderme avait été dressé pour se laisser faire et aider aux soins, mais l’intervention risquait d’être trop douloureuse.
Vingt minutes après l’injection, le jeune éléphant avait cessé de respirer. Les vétérinaires du zoo affirment avoir pris toutes les mesures d’urgence, mais ils n’ont pas réussi à le réanimer.
« C’était totalement inattendu » a déclaré le conservateur Cassidy. « Et c’est toujours plus douloureux quand il s’agit d’un animal particulièrement intelligent, comme l’éléphant, avec lequel vous développez une relation solide. Surtout Warren, qui avait une sacrée personnalité ! »

Claire, l’une des éléphantes. Ce sont vraiment encore des enfants.


Agé entre 8 et 9 ans, Warren était encore un très jeune éléphant, qui aurait du se trouver auprès de sa mère, au sein de la harde des femelles.
« On se souviendra de lui comme d’un petit mâle intrépide qui apprenait vite et qui lançait par défi du sable au personnel » raconte les dresseurs.
Durant le voyage, Warren s’était pourtant brisé la jambe et l’infection commençait à gagner. Mais le personnel du zoo avait pu le sauver une première fois. Il s’était bien rétabli et avait rejoint le groupe de la femelle. Son nom lui venait d’un généreux donateur, l’homme d’affaires Warren Buffett. Lequel a sans doute financé l’achat de son homonyme et de ses camarades au Zwaziland.

Warren était supposé se reproduire avec plusieurs femelles à Omaha, une fois qu’il aurait atteint l’âge de reproduction.
Il aurait ensuite été transporté de zoo en zoo jusqu’à sa mort, dans des conditions de sécurité souvent impressionnantes, et distribuer autour de lui, tel un taureau de concours, ce précieux ADN d’éléphant sauvage, devenu trop rare dans les zoos américains.

Les élephanteaux au Swaziland, avant d’être envoyés aux USA.

Warren faisait partie d’un lot de 18 éléphants sauvages importés du Swaziland et livrés aux zoos de Omaha, Wichita et Dallas.
Lorsque 6 de ces 17 orphelins sont arrivés ici en mars 2016, à savoir Warren, Lolly, Claire, Kiki, Omma et Jayei, leur arrivée a mis fin au « scandaleux » manque d’éléphant dont souffrait le zoo depuis 5 ans.
Aujourd’hui, la section « African Grasslands », où logent les éléphants, se vante d’être la plus grande de tout du zoo d’Omaha.

Néanmoins, du fait des difficultés, des dépenses et des risques liés au transport des éléphants, le zoo n’a plus l’intention d’ajouter un autre éléphant mâle pour remplacer Warren. En juin, Louie, le second mâle, était déjà arrivé d’un zoo à Tolède et le programme de reproduction reste donc en place.

 

Le troupeau n’oubliera pas Warren avant longtemps.
« Les éléphants sauvages reviennent souvent sur le site de la mort d’un membre de leur famille, un an ou deux après », a déclaré le conservateur du zoo. « Et cinq des six éléphants d’Omaha viennent de la vie sauvage. Je soupçonne que ce soir, nous verrons d’autres manifestations de leur chagrin. Ils le chercheront probablement ».
Les visiteurs du zoo, quant à eux, peuvent laisser des fleurs ou des dessins au bâtiment des éléphants, s’ils souhaitent lui rendre hommage.

Adapté d’après un article de chris.peters@owh.com


Le destin dramatique de Baby Q à Planckendael nous rappelle que la reproduction des éléphants ex-situ est globalement un échec.

 

Le mythe de l’éléphant sauvé par les zoos

Dépeupler la savane africaine pour repeupler les zoos !
On a peine à y croire et pourtant, de plus en plus de parcs animaliers doivent se tourner à vers la vie sauvage, pour pallier à l’appauvrissement dramatiques des stocks génétiques au zoo.
On se souvient comment le Georgia Aquarium s’était battu devant les tribunaux pour obtenir des bélugas « frais » capturés par les russes et bien sûr, nul n’ignore que les zoos chinois importent à tout de bras de jeunes éléphants africains dont les parents sont morts lors de chasses au trophée.
Ainsi, rien ne se perd et les satrapes locaux peuvent dormir sur leur tas d’or.

Mais aux USA ? Eh oui ! Et sans doute en Europe aussi, car le mystère le plus épais règne sur ces trafics qui précèdent de loin l’exhibition publique d’un  animal au zoo. Chez nous, par exemple, le zoo d’Anvers s’est longtemps fourni en Birmanie, auprès d’un dealer hollandais. Ce sont certaines des rescapées de ces captures que nous voyons marcher en rond dans l’enceinte de Planckendael.

La sauvegarde des éléphants au zoo est un mythe.
Leur taux de mortalité y est trop important et leur taux de reproduction infiniment trop faible pour assurer une population captive pérenne. C’est dans son pays, au milieu des siens et de sa société qu’un éléphant est pleinement lui-même. Et c’est dans son milieu qu’il doit être protégé avec tous les moyens nécessaires.
Imagine-t-on tout cet argent qui a été dépensé pour amener ces 18 éléphants par avion ? Sans parler des pots de vin pour s’arranger avec la loi ? Avec une telle somme, les ONG locales présentes sur le terrain auraient pu s’offrir une armée de Rangers surentraînés pour repousser les trafiquants, et les hélicoptères qui vont avec !


L’avion transportant les six éléphants se prépare à atterrir à Eppley Airfield, le 11 mars 2016.

 

Les éléphants sont débarqués et chargés dans un camion

 

Le premier camion contient trois éléphants.

 

Henry Doorly Zoo & Aquarium à Omaha, 6 jours plus tard. Les éléphants sont déjà exposés au public. Notez la maigreur de celui qui apparaît sur l’image.

 


Kiki, l’enfant volée, peut-être la soeur de Warren.


Les techniques de dressage des éléphants au zoo

Ce n’est pas Kai-Mook qui sauvera l’espèce