Tom et Misha libérés en Turquie
3 Janvier 2013
Tant que des centres de réhabilitation permanent n’auront pas été mis en place, toutes les fermetures de delphinariums seront immanquablement synonymes de souffrances pour les dauphins.
Les libérations individuelles, comme celles de Tom et Misha en 2012, ne peuvent suffire à vider les geôles aquatiques.
Un texte de Marine Connection (Facebook)
« Récemment, j’ai entendu quelque chose qui, je l’espère, deviendra la grande bonne nouvelle de l’année 2013 ». Merlin Entertainments (propriétaire de centres Sea Life au Royaume-Uni et en Europe, et second plus grand gestionnaire dattractions touristiques dans le monde) est apparemment sur le point d’ouvrir un sanctuaire des dauphins permanent en Grèce.
Ce dernier pourrait commencer par accueillir les quatre dauphins captifs à Gardaland en Italie, un complexe de loisirs propriété du groupe. Cependant, la question est complexe, puisque de ces 4 dauphins captifs, un seul est la propriété de Merlin, les autres étant en location !
On prévoit apparemment de déplacer également les autres dauphins appartenant au groupe financier anglais, qui se trouvent actuellement au Duisburg Zoo.
Ces dauphins ont été déplacés depuis Heide Park vers Duisburg en Allemagne. Merlin avait acquis le premier delphinarium mais, après un certain temps, il a reconnu que les conditions de vie à Heide Park étaient très inférieurs aux normes réglementaires relatives au bien-être des dauphins – d’où ce déménagement.
Actuellement, Merlin affirme qu’il élabore des plans pour établir ce refuge dans une baie de la Méditerranée et qu’il entend le faire fonctionner comme une attraction touristique – ce qui n’est pas sans inquiéter. Car on peut difficilement imaginer qu’une attraction touristique puisse réellement porter le nom de «sanctuaire».
En se positionnant ainsi, Merlin voudrait pouvoir obtenir un retour financier sur ses investissements. Je suis sûre que les visiteurs devront payer leur entrée pour regarder les dauphins. Ceux-ci ne seront vraisemblablement pas utilisés pour des spectacles : il y aura un réseau de clôtures sous-marines et des filets équipés de caméras 3D pour permettre aux touristes de regarder les dauphins.
S’il est évident que ce «sanctuaire» offrira un meilleur cadre de vie aux animaux détenus, il est interpellant de constater qu’il a fallu près de 6 ans pour que Merlin en arrive à ce stade du processus et qu’à ce jour, aucun emplacement précis n’a encore été fixé. Combien de temps faudra-il encore avant que ce projet n’arrive à maturité?
Compte tenu de cette nouvelle approche du sanctuaire par Merlin, nous sommes en droit de nous interroger sur ce qui va se passer pour les installations situées en Asie, achetées par le groupe il y a un an de cela.
Ces parc marins détiennent des bélugas qui, semble-t-il, ont été capturés en mer. Même s’il n’est pas directement responsable de la capture de ces baleines blanches, Merlin se devra de déplacer les bélugas dans un sanctuaire aux eaux froides ou de les transférer à l’un des parcs d’attractions SeaWorld, une société qui appartient au groupe Blackstone, également propriétaire de Merlin. L’affaire est donc à suivre avec vive attention mais aussi, espoir ».
Ce texte de la Marine Connection détruit, hélas, nos espoirs de voir Ivo, le survivant d’Anvers ou Pépina, tous deux détenus à Duisburg, se retrouver en Grèce, car ils n’appartiennent pas au groupe Blackstone.
Par ailleurs, le fait de rentabiliser le sanctuaire par des visites payantes paraît évident : l’entretien de dauphins vivants coûte cher, même dans des conditions de semi-liberté et il est logique que le groupe qui investit dans ce projet essaye de le rentabiliser. Nul n’échappe à la logique économique à lheure actuelle, surtout pour un centre permanent fonctionnant sur le très long terme. Les visiteurs prendront désormais l’habitude de regarder des dauphins évoluant dans de vastes espaces marins plutôt que dans des bassins chlorés, ce qui est déjà une bonne chose.
Mais il ne faudrait pas en effet que des centres de ce type remplacent les delphinariums et oublient de relâcher leurs dauphins !
Quant aux sanctuaires en eaux froides, le principe avait déjà été confirmé par le responsable de Sea Life.
Bref, wait and see
mais pas trop longtemps !
Notons que Marine Connection est une association anglaise « rivale » de la WDC.
Elle n’est liée en rien au groupe Sea Life et son point de vue est donc plus critique, voire plus objectif.