Sailor en spectacle. On voit la plage et la mer derrière le bassin.
Sailor l’ultime pseudorque de l’Enoshima Aquarium est morte à 33 ans
Sailor, l’ultime pseudorque de l’Enoshima Aquarium au Japon vient de mourir en date du 27 mai 2018.
« Sailor est tombée malade en avril, explique à la presse le parc d’attractions situé près de Tokyo, et elle ne mangeait plus beaucoup, de sorte qu’elle avait beaucoup maigri. Sailor faisait figure de vétéran au parc, où elle était détenue depuis décembre 1988″.
Le temps de vie moyen des autres « pensionnaires » de l’Enoshima Aquarium se situant, comme on s’en doute, infiniment plus bas.
Tenant compte du fait que Sailor a très probablement été capturée vers 3 ans, juste après le sevrage, pendant que sa mère et sa grand-mère se noyaient dans leur propre sang, notre héroïque survivante devait être âgée d’environ 33 ans au moment de son décès. Un âge prodigieux dans ces piscines surpeuplées où se bousculent toutes les espèces et d’où les captifs peuvent voir la mer quand ils sautent !
En 2015, lorsque la WAZA et à sa suite la JAZA décidèrent d’interdire à leur membre d’acquérir des dauphins capturés lors des chasses annuelles sanglantes à Taiji, deux aquariums firent sécession : l’Enoshima Aquarium à Fujisawa et le Shimonoseki Marine Science Museum à Kaikyokan.
A vrai dire, ces deux parcs ne perdaient rien au change en quittant la JAZA.
Les dauphins de Taiji sont beaucoup moins chers que les coûteuses installations nécessaires à la reproduction en bassin. Et ces deux parcs fonctionnent surtout pour le marché intérieur japonais, où la notion de bien-être animal semble totalement absentes dans l’esprit du public.
Le dauphin de Risso porte une blessure sanglante au-dessus de l’oeil
En 2014, l’Enoshima Aquarium détenait 11 dauphins Tursiops, 1 pseudorque, 2 dauphins de Risso et 2 dauphins à flancs blancs du Pacifique, tous issus de chasses à Taiji. Nul doute que depuis lors, le nombre de cétacés prisonniers du parc ait un peu changé, mais ces chiffres reposent sur des observations extérieurs, le parc japonais ne fournissant aucun détail sur l’origine de ses animaux.
On sait cependant que la delphine Helen provient des bassins minuscules du delphinarium japonais.
Celle-ci avait été achetée par l’Aquarium de Vacouver à l’Enoshima Aquarium et elle est aujourd’hui le seul et unique cétacé survivant dans le sinistre aquarium canadien.
Plusieurs autres aquariums exposent des fausses orques.
Ainsi, l’Okinawa Churaumi Aquarium a fait le buzz au Japon avec la tentative de suicide en direct de l’une de ses pseudorques nommée Kuru. Chester vient de mourir au Vancouver Aquarium.
Kina, quant à elle, survivrait à la solitude dans son bassin d’Hawaï.
On ne saurait d’ailleurs trop suggérer aux auteurs d’une récente étude sur le bien-être des dauphins au Parc Astérix, de lancer une recherche sur la capacité de survie de certains cétacés captifs dans des conditions extrêmes.
Ce serait là une tâche utile pour toute la profession, que l’on sait fort soucieuse de maintenir ses détenus en vie aussi longtemps que possible.
Après tout, l’Enoshima Aquarium fait partie de la grande famille des delphinariums, dont les dresseurs sont membres de l’IMATA et qui reproduit à l’identique un modèle d’attractions familiales importé des Etats-Unis et désormais répandu de la France à l’Iran en passant par la Chine, la Russie, le Japon et les Caraïbes.
Dauphin à l’Enoshima Aquarium
Source :
La pseudorque et le dauphin ou comment les captifs s’entraident