Gorilles sans la brume au Zoo d’Anvers
Gorilles sans la brume au Zoo d’Anvers, sans la forêt non plus ni rien qui rappelle leur monde d’origine.
Aujourd’hui, le zoo leur a tout de même offert un espace extérieur et se lance, dit-il, dans la reproduction.
Mais tant de gorilles sont déjà morts pour cette noble cause, et tant d’autres ont été enfermés dans des conditions inimaginables avant de crever de pneumonie.
Les gorilles vont-ils mieux aujourd’hui grâce à la sensibilisation des zoos et à leurs louables efforts pour sauver l’espèce ?
A chacun d’en juger ….
DOSSIER
Gorilles sans la brume au Zoo d’Anvers
Les programmes de reproduction
Victoria euthanasiée à 47 ans
Kiki mutilée par Matadi !
Gorilles sans la brume en 2012
Les gorilles morts au zoo d’Anvers
La vie en liberté
Survivre au Zoo
Quelles solutions ?
Lire aussi :
Si les grands singes pouvaient parler
Interview de Chris Herzfeld
1. Les programmes de reproduction
Les programmes de reproduction !
Voilà le but désormais proclamé de la détention de tous les animaux dans le zoos, depuis la perruche jusqu’à l’éléphant, en passant par les dauphins ou les grands singes. C’est la loi d’airain qui régit le regroupement des individus, mais aussi leur séparation, quelques soient les sentiments qu’ils peuvent éprouver lors de ces manipulations humaines.
Ainsi que le rappelle en substance Chris Herzfeld dans son ouvrage « Wattana, un orang outang à Paris », depuis les années 70, la
European Association of Zoos and Aquaria (EAZA) justifie l’existence des zoos par leur action en faveur de la conservation des espèces, leurs programmes de recherche scientifque et leur mission pédagogique.
Notons qu’elle mène aussi certaines actions sur le terrain mais d’une trop faible ampleur par rapport aux bénéfices que réalisent ses membres. Les autres missions des zoos ne sont pas non plus rencontrées partout de la même manière, comme l’indique le Rapport sur les Zoos de Born Free.
Depuis que la Convention de Washington, signée en 1973, rend illégale toute capture d’un certain nombre d’espèces menacées en milieu naturel, le but de l’EAZA est de gérer de manière organisée le « capital génétique » des animaux en captivité.
Cette mission engendre une conséquence dramatique pour les primates anthropoïdes, qui sont des êtres éminemment sociaux, intelligents et sensibles.
La priorité étant donnée à la diversité génétique et à la reproduction, les individus sont inscrits dans des plans d’élevage et transférés d’un lieu à l’autre, au mépris des familles qu’ils forment et des liens affectifs qu’ils créent avec leurs congénères, mais aussi avec leurs soigneurs. Ces ruptures de lien sont d’autant plus fortement ressenties que leurs partenaires sociaux sont généralement limités par rapport au nombre de primates côtoyés en milieu naturel.
Certes, même lorsqu’ils vivent en liberté, les gorilles, les orangs-outans ou les chimpanzés quittent leur groupe natal au moment de la maturité. Cependant, lorsque les singes, adolescents ou adultes, sont intégrés dans une troupe, la majorité d’entre eux établissent des relations à long terme. Ils restent en contact pendant une grande partie de leur existence avec des apparentés ou avec des individus importants pour eux sur le plan amical.
Les gorilles, pour leur part, forment des couples durables, gardant parfois même le même compagnon toute leur vie.
Dans les zoos, les appariements sont d’abord imposés, puis souvent rompus. Par ailleurs, les séparations entre primates et soigneurs sont également durement ressenties, en raison des liens extrêmement profonds qui s’établissent entre un grand singe et le « leader
charismatique » que le gardien représente pour lui.
A cet égard, les gorilles du Zoo d’Anvers constitue une curiosité, dans la mesure ils ne répondent en rien à ce programme de reproduction, mais qu’en outre, même si on espère pour eux qu’ils ne sépareront qu’à leur mort, rien n’est jamais garanti à ce niveau.
Deux d’entre eux au moins – Mambele et Kumba – ont déjà voyagé…
En 2012, quatre gorilles occupent un vaste enclos fermé, sans espace extérieur, mais accessible au regard des visiteurs par le biais d’énormes vitres, ainsi que deux cellules (ou trois ?) également vitrées, dont l’une d’elle est déjà très ancienne. On sait le peu de plaisir qu’éprouvent ces grands singes à être regardés dans les yeux et leur besoin naturel d’intimité.
C’est pourquoi le plus souvent, ils tournent le dos aux visiteurs ou leur jettent de brefs regards furieux.
Le pavillon des gorilles ouvert à tous les regards…mais privé d’air et de lumière. Photo YG
Mambele en train de décortiquer une branche fraîche. Elle n’accordera pas un regard aux gens qui se pressent contre la vitre. L’urine coule à ses pieds. Photo YG
L’aménagement de leur espace s’est amélioré depuis les années 50, et comprend désormais des agrès, des cordages, des pneus, des bidons rouges et quelques dispositifs d’enrichissement les détenus ne se sont sans doute déjà rapidement lassés.
Le sol est en béton, légèrement incliné, afin de laisser urine et fèces s’écouler vers le bas dans une rigole.Aucun brin d’herbe, aucune feuille, rien que de la paille sèche que nos grands singes remuent, le regard vide, durant des heures.
De jeunes branches, aussi, dont ils épluchent l’écorce avec les dents.
Leur manque d’activité intellectuelle est tout à fait choquant, lorsqu’on sait de quoi sont capables les gorilles, tant libres que captifs.
Nous reviendrons sur ce point en fin d’article, ainsi que sur la volonté du zoo de faire de ces gorilles lourdement acculturés de « vrais animaux sauvages », propagande à l’appui.
Les gorilles du Zoo d’Anvers en 2012-2015
Que peut-on vraiment apprendre de la vie des gorilles dans ces conditions ? Les panneaux didactiques sont rarement lus. Photo YG
Mais commençons d’abord à présenter les acteurs actuels (2016) de ce drame permanent qu’est la captivité :
AMAHORO
Amahoro porte le numéro de série 9922.
Il s’agit d’une Gorille des Montagnes (Gorilla beringei beringei) dont la date de naissance se situe aux alentours de 1989.
Nul ne sait qui l’a élevée mais ce qui est sûr, c’est qu’elle est bien née en milieu naturel, que des hommes l’ont nourri, et qu’elle fut amenée à Anvers dans un second temps, à la suite semble-t-il, d’une saisie douanière ou chez un particulier. Le Zoo n’est guère prolixe sur ce point et c’est dommage.
Belle, grande et très sombre de pelage, son père et sa mère vivaient dans les basses plaines orientales du Congo.
Ceux-ci ayant certainement été assassinés puis dévorés, la petite Amahoro se retrouva donc au Zoo. Nul ne sait ce qu’il advient de ses frères et soeurs. Elle-même n’a jamais connu les joies de la maternité. Pourquoi ? Mystère.

Amahoro à Anvers. Photo Zoochat
VICTORIA
A ses côtés, se tient Victoria, la doyenne, numéro de série : 9919.
Elle appartient à un autre sous-groupe extrêmement menacé, les Gorilles de Grauer (Gorilla beringei graueri).
Contrairement à Amahoro, elle naquit au Zoo d’Anvers le 9 juin 1968. Sa mère se nommait Quivu et son père Kisubi. Elle eut quatre frères et soeurs, tous morts en bas âge et un seul enfant, la petite Isabelle, dont le père était également le grand père.
L’inceste est bien entendu totalement tabou chez les gorilles en liberté, mais comme on sait, la promiscuité des zoos mène parfois à des aberrations.
Bref, Papa Kisubi engendra un enfant avec sa propre fille Victoria. Il mourut dans la trentaine en 1984, pour une cause inconnue, après avoir engendré six enfants. Dont cinq décédèrent.
Victoria, sa fille, est aujourd’hui la seule survivante. Isabelle ne vécut en effet que de 1981 à 1995, sans donner naissance à aucun bébé. Là encore, la cause de son décès reste mystérieuse comme pour 99% des autres victimes de ce zoo.
Quant à la maman de Victoria, Quivu, capturée au Congo aux alentours de 1961, elle s’éteignit au Zoo d’Anvers à l’age de 17 ans, au terme de 5 grossesses, dont une seule fut menée à terme. Pour quelle raison ? Nul ne le sait non plus !
Aujourd’hui, Victoria se fait vieille. Tout récemment, elle a subi une sorte d’attaque cérébrale, qui l’a laissée paralysée d’un côté du corps pendant plusieurs jours.
Un accident de santé dont le Zoo n’a rien dit…. Mais on la soigne et on la gâte : elle prend désormais ses repas seule, à table !
Video d’Amahoro et de Victoria en 2009. Notez le changement de décor.
MAMBELE
La troisième dame du groupe porte le nom de Josy ou Mambele.
Elle porte le N° 1511. Il s’agit d’une Gorille des Plaines de l’Ouest , l’une des « moins menacée » parmi les deux espèces et quatre sous-espèces.
Elle est arrivée du Zoo de Hanovre au mois d’août 2011.
Notons que ce zoo en est toujours propriétaire et qu’il offre à ses détenus des conditions de captivité bien plus aérées qu’à Anvers !
Mambele, louée donc à notre zoo national, est encore une gamine : née le 21 février 1999, elle fut élevée en captivité par sa mère Zazie, venue de Munich et par son père Arti, venu de Rotterdam et décédé à l’âge de 17 ans. Engrossée fort jeune en Allemagne, elle donna naissance à un bébé mort-né.
Ses frères et soeurs survivants sont au nombre de 7, sur 9 naissances survenues à Hanovre. Elle ne les reverra évidemment jamais. Sa lippe molle et pendante, associé à sa très petite taille, laisse à penser qu’elle a souffert de troubles de croissance. Elle est sujette à des crises d’épilepsie.
Mambele observe d’une cellule voisine le repas solitaire de Victoria. Photo YG
KIKI
Kiki est arrivé le 16 septembre 2014 du Zoo d’Heidelberg.
« Cette petite gorille des plaines de l’Ouest a rejoint le groupe anversois qui compte désormais cinq individus. A Heidelberg, Kiki n’arrivait pas à trouver ses marques. Après une naissance difficile, elle a développé une épilepsie, ce que ses congénères ont eu du mal à accepter. Avec Kiki, le ZOO d’Anvers forge un avenir pour un jeune groupe de gorilles dynamiques ».
KUMBA
Enfin, comme pour tout groupe de gorilles qui se respecte, il faut un mâle, un dominant, un grand dos argenté.
Celui-ci n’est autre que Kumba (N°0629).
Né vers 1973, il vécut libre dans son enfance : ses deux parents, certainement massacrés, étaient eux aussi originaires des plaines occidentales.
Il est aujourd’hui toujours la « propriété » du sinistre Zoo de Duisburg, dont la gestion des grands singes captifs frise le scandale.
Un « animal en location », comme Mambele.
Note : Kumba est mort en 2016 (lire ci-dessous)

Kumba en 1984
L’histoire de Kumba n’est pas drôle.
Arrivé du chaud Cameroun, il atterrit à l’âge de 3 ans dans la petite ville minière et polluée de Duisburg en Allemagne, en 1976.
Le sinistre zoo local, coupable d’innombrables crimes, livra ensuite son jeune captif au Zoo d’Amsterdam le 17 mars 1999.
Seconde séparation, second déchirement depuis la mort de sa famille « sauvage ». Kumba avait alors 25 ans.
Prenant conscience de l’infertilité de ce dos argenté, Amsterdam décida de s’en débarrasser.
Notre ami fut alors expédié au Zoo d’Anvers le 23 avril 2002.
La raison de son transfert est complètement paradoxale : Kumba n’est pas, comme on dit dans le métier, un « breeder », un étalon.
Or, les programmes d’élevage des zoos sont tenus d’éviter tout métissage. On ne mélange pas comme ça des gorilles des plaines orientales, occidentales et des montagnes.
Pureté raciale d’abord, même si l’inceste ne semble pas déranger les zoos en d’autres circonstances.
Donc, le choix d’Anvers se porta sur notre ami Kumba, lequel, fort heureusement, est peut-être stérile mais pas du tout impuissant.
Psychologiquement, sa présence virile équilibre donc à tout le moins le groupe.
Amohoro, Victoria et Mambele n’auront cependant jamais d’autres enfants, du moins à Anvers.
Ce groupe restera privé de ce qui constitue le plus grand bonheur d’un groupe de gorilles libres : les bébés.
Et foulera aux pieds l’une des principales raisons d’être affichées des zoos : la reproduction.
Kumba, le dos argenté. Photo YG
Tant de morts au nom de quoi ?
Au moins, direz-vous, ils resteront ensemble ? Qui sait ? Les voies de l’EAZA sont impénétrables et peut-être décidera-t-on un beau jour d’expédier l’une de nos trois femelles ailleurs (pas
Victoria, déjà ménopausée), là où l’on a besoin de faire des petits de la bonne espèce.
Ne perdons pas de vue que sur ces quatre détenus, deux sont en location. Pour le moment, c’est stable. Trop stable. Et parfaitement contraire au but annoncé du Zoo d’Anvers : élever des gorilles pour sauvegarder l’espèce. Le « bonheur » ne dure jamais dans les zoos et les delphinariums.
Mais alors, pourquoi sont-ils là ?
Bonne question, que l’on a pu se poser au moment où les éléphants ont quitté Anvers pour leur enclos de luxe à Planckendael.
Enfin, se réjouirent alors les amis des animaux, notre premier Zoo belge va montrer l’exemple et cesser d’enfermer dans des conditions particulièrement pénibles – l’espace était vraiment minuscule – des pachydermes malheureux. Londres en a déjà donné l’exemple.
Eh bien non ! On fit venir en vitesse deux petits mâles, juste de passage. Dans le même espace minuscule. Ils resteront ensemble quelques années, le temps de venir de amis inséparables, puis seront séparés.
Pourquoi des gorilles stériles ?
Pour la simple raison qu’un zoo sans éléphant ou sans grands singes, c’est comme une soupe sans sel, un baiser sans moustache.
De même qu’en Afrique du Sud, les chasseurs ne veulent que du Big Five (lion, éléphant, buffle, léopard et rhinocéros), de même, aucun zoo digne de ce nom n’oserait manquer de girafe, d’hippopotame, de lion, de tigre, d’éléphant ou de grand singe. Au minimum ! Car le visiteur veut de l’exotique ! Et du neuf chaque saison !
Même si la Belgique compte bon nombre d’espèces indigènes très gravement menacées, on aura bien peu de chances de jamais voir des loutres européennes, des martres, des putois, des fouines, des hermines, des belettes, des muscardins ou des musaraignes carrelet au Zoo d’Anvers ! Trop petits.
Trop peu spectaculaires.

Muscardin
Alors, on a des gorilles.
Même si ça ne sert à rien en termes de conservation et même si un jour, l’une ou l’autre des femelles présentes sera arrachée à ses compagnons pour s’en aller vers d’autres zoos…
Et même si cette « attraction » a coûté très cher en morts inutiles, puisque les premiers gorilles d’Anvers, de Gust jusqu’à Igor, furent tous capturés enfants après le massacre de leur famille entière.
La raréfaction des gorilles est due en grande partie aux captures insensées et sanglantes dont ils firent l’objet de la part des zoos du monde entier, jusqu’à une date récente.
Quant au programme d’élevage, on constatera que ce ne fut pas un succès, pour rester poli.
Un seul gorille né à Anvers a survécu plus de quelques années, à savoir Victoria.
UN SEUL ENFANT, depuis les années 50…
Ce n’est pas à ce rythme que l’on sauvera les gorilles du Congo.
L’histoire des gorilles du Zoo d’Anvers
Gust.
Né libre aux alentours de 1952. Acheté par le zoo. Mort captif le 11 avril 1988. Pas d’enfants mais une vie correctement longue.
Je l’ai vu vivant à maintes reprises, depuis mon enfance, puisqu’il est né deux ans après moi.
Gust fut la grande vedette du Zoo durant des années. Il reçut certainement beaucoup d’affection de la part de ses gardiens et sans doute est-ce ce facteur de stabilité qui a contribué à sa longévité. On ne déplaçait pas encore les individus de zoo en zoo à l’époque : on les amenait directement du Congo belge, après avoir dûment massacré leur famille !
Léa
Née libre aux alentours de 1957. Morte captive le 8 août 1959. Pas d’enfants.
Vittal
Né libre aux alentours de 1967, mort le 25 septembre 1967.
Valeer
Né libre aux alentours de 1967, mort le 24 juin 1969.
Joséphine
Née libre aux alentours de 1954, élevée au biberon, morte captive le 23 février 1956.
Sans nom 1
Femelle née libre vers 1958, élevée par ses parents, morte captive le 23 juillet 1961.
Sans nom 2
Femelle née libre vers 1990, morte en 1990. Visiblement, le transport ne s’est pas très bien passé et se situe en outre à un moment où le trafic de grands primates est interdit.
Sans nom 3
Fille de Kisubi et de Quivu. Morte à la naissance le 9 août 1970.
Sans nom 4
Fille de Kisubi et de Péga. Morte à la naissance le 4 mai 1973.
Flup
Né libre aux alentours de 1978, mort captif le 22 juin 1980.
Sans nom 5
Femelle née le 18 septembre 1980 des oeuvres de Kisubi et de Péga. Morte le lendemain.
Kisubi
Né libre en 1955, mort captif le 9 août 1984. Père de 6 enfants dont un seul, Victoria, a survécu.

La presqu’île de quelques mètres carrés, cernée d’eau. Lorsque Kisubi venait y prendre le soleil, les gens lui lançaient souvent des nic-nacs (petits biscuits crénelés vendus à l’entrée du zoo)
Kaisi
Né libre vers 1955, mort captif le 14 octobre 1993. Aucun enfant.

Kaisi et Kisubi. Ces deux petits étaient -ils frères ? Ils ont en tout cas été capturés ensemble. Ici en 1959.
Mukisi
Né libre vers 1957, mort captif le 17 décembre 2000.
Lors de sa mort, on prit garde à ne point trop s’étendre sur les circonstances de son arrivée en Europe – la compagnie aérienne Sabena était chargée de singes orphelins et d’autres « bêtes sauvages » arrachés au Congo avec le plus abjecte violence – mais l’on insista sur son séjour au Chester Zoo et bien sûr sur son âge, à vrai dire remarquable, de 43 ans.
Ni Victoria ni Amahoro ne purent cependant lui donner un enfant viable.

Mukisi
Péga
Née libre en 1959, morte captive à Anvers le 15 janvier 1990. Mère de trois enfants dont pas un ne survécut.
Quivu
Née libre en 1961 – l’indépendance du Congo ne freina en rien le trafic d’animaux sauvages vers la Belgique – et morte captive le 22 juillet 1978 à Anvers.
Elle donna naissance à deux enfants dont une survivante, Victoria.
On appréciera le décor extrêmement aride de l’époque.
Ici aussi, sur la minuscule presqu’île jouxtant leurs geôles, agrémentée d’un rocher peu susceptible d’enrichir son environnement.
La photo date pourtant de 1968, mais Diane Fossey n’a pas encore fait parler d’elle. Gorilla in the mist ne sera publié qu’en 1983.
Et Diane trucidée par des tueurs toujours impunis en 1985.

Quivu

la tombe de Diane Fossey et de son ami gorille Digit
Visoke
Née libre en 1966, morte captive le 3 mars 1969 à Anvers de péritonite, colite, et pneumonie. Pas d’enfant.
C’est le seul gorille dont on a révélé les causes du décès.
Igor
Né libre en 1980, mort captif le 13 août 1995. Pas d’enfant.
Isabelle
Née captive à Anvers des oeuvres de Kisubi (son grand-père) et de Victoria le 23 janvier 1981, morte à Anvers le 8 décembre 1995. Pas d’enfant.
Kambuti
Né libre en 1956, mort captif à Anvers le 5 novembre 1957. Pas d’enfant.
Lado
Né libre en 1953, mort captif à Anvers le 4 novembre 1959. Pas d’enfant.
Louli
Née libre en 1954, morte captive à Anvers le 13 avril 1960. Pas d’enfant.
Laila
Née libre en 1958, morte captive à Anvers le 16 décembre 1958. Pas d’enfant.
La vie en liberté
La vie au zoo est bien différente de la vie au grand air !
King Kong est en fait un être doux, paisible et végétarien !
Les enfants naissent et se développent au sein d’un groupe conduit par un mâle à dos argenté protecteur et dominant.
Une population de gorilles comprend des groupes reproducteurs, quelques groupes de célibataires et des mâles solitaires.
Les groupes reproducteurs rassemblent en moyenne dix animaux, exceptionnellement plus de 20.
Chez le gorille des plaines de l’ouest, un seul mâle à dos argenté est généralement présent.
Il est accompagné de 3 à 4 femelles adultes en moyenne et de leurs descendants, du plus jeune à l’adolescent.
Les femelles, fécondables quelques jours par mois, initient ces accouplements en s’approchant du dos argenté avec des cris caractéristiques.
La mère s’occupe seule de son enfant qu’elle porte sous le ventre pendant près d’un an. Vers 4-6mois, il fait ses premiers pas.
A partir d’un an, il se repose, joue et voyage sur le dos maternel.
Les femelles ont peu de contact entre elles. En revanche, elles ont des liens étroits avec le dos argenté.
Ce dernier, toujours en alerte, défend activement sa progéniture.
Les groupes de gorilles de montagne comportent, dans 40% des cas, plusieurs mâles à dos argenté. Seul le mâle dominant du groupe assure les accouplements.
Ces familles peuvent compter de 2 à 36 personnes, la moyenne étant toute fois de de 5 à 10 membres. Tous les groupes sont centrés autour d’au moins un, mais souvent de plusieurs
mâles matures, appelés dos argentés. Si un groupe compte plus d’un mâle, ils sont généralement apparentés. Il s’agit soit d’un père et de ses fils, soit de demi-frères.
Le dos argenté dominant réglemente tous les faits et gestes de son clan – déplacements, alimentation et période de sommeil. Il en assure également la protection. Certains règnent plus de dix ans.
Outre le dos argenté, la famille comprend les jeunes mâles à dos noir qui quittent le groupe vers 15 ans, à moins qu’ils n’entrevoient la possibilité de remplacer les femelles adultes et leurs petits non sevrés ainsi que les pré nubiles non encore fécondées. Ces dernières quittent toujours le groupe natal vers l’âge de 10 ans, pour rejoindre un mâle solitaire ou s’intégrer dans une autre bande. Quant aux jeunes mâles, ils peuvent errer seuls pendant des années avant de parvenir à convaincre une femelle de de déserter son clan familial. La population des gorilles libres compte environ 10% de mâles solitaires qui s’associent en bandes à l’occasion.
La superficie du territoire d’un dos argenté peut atteindre de 40 à 50 km2, la moyenne étant de 8 km2. Le dos argenté ne défend pas les frontières de l’espace vital de son clan, comme le font les chimpanzés. Il protège toute fois activement sa famille contre les prédateurs ou contre les mâles venus de l’extérieur qui essaient de prendre sa place ou d’inciter des femelles à les suivre.
L’étroite relation qui unit le dos argenté aux femelles de son clan commence à l’arrivée de ces dernières.
Le mâle ne peut forcer d’éventuelles partenaires à se joindre à lui. Ce sont elles qui décident !
Elles commencent à l’observer attentivement avant de se décider s’unir à lui et de s’insérer dans son groupe. Elles évaluent sa force et sa capacité à les protéger en le surveillant à l’occasion de ses rencontres avec d’autres mâles, le premier étant leur propre père, le chef de leur tribu. Un mâle régulièrement vaincu par les autres ne peut espérer avoir beaucoup de succès.
Les dos argentés, qui sont de la force et de l’expérience, sont donc plus populaires que les jeunes individus.
Les combats entre mâles peuvent être féroces, quoique rarement mortels. Les guenons assistent à ces joutes avec une vigilance toute particulière : en effet, si le rival l’emporte et prend manu militari la direction, il tuera tous les jeunes non sevrés afin de disposer d’un harem fécondable.
C’est toutefois lorsque des femelles se joignent à un nouveau groupe après la mort du dos argenté qui les protégeait que les infanticides sont les plus fréquents.
Rappelons que cette coutume se retrouve également chez nombre de peuples humains chasseurs-cueilleurs.
Les guenons ne s’immiscent jamais dans les conflits entre mâles issus de groupes rivaux.
En revanche, elles interviennent souvent au cours d’affrontements entre deux mâles apparentés de leur propre clan.
Elles bloquent les charges et retiennent même parfois l’un des belligérants jusqu’à ce que l’attaque cesse. Elles ont en effet tout intérêt à ce que la paix règne dans la famille et que les mâles s’entendent. Plus ils sont nombreux, mieux elles sont protéges, elles et leurs enfants.
Quand une femelle s’établit dans son nouveau groupe, elle fait de préférence la toilette des mâles. Elle s’assied et cherche sa nourriture en restant le plus près possible du dos argenté que de tout autre adulte. Il arrive que des femelles apparentés migrent ensemble. Dans ce cas, elles se livrent entre elles à des fréquentes séances de toilettage et s’allient contre les membre de la troupe lorsque des querelles éclatent.
Le patriarche n’aime pas cela ! Il met souvent fin aux alliances entre femelles, du fait que les conflits entre anciennes et nouvelles épouses menacent la stabilité du groupe. Puisqu’il est parvenu à attirer de nouvelles arrivantes, il tente d’empêcher les femelles résidentes de se liguer contre elles, et le cas échéant, de parvenir à les expulser. Les migrantes peuvent d’ailleurs quitter la famille d’adoption si les tensions y sont trop fortes.
Bref, on le voit, nous sommes bien loin ici d’un mâle qui débarque d’un avion en provenance d’Amsterdam et qu’on impose d’autorité.
En revanche, les querelles entre la jeune Mambele et les deux anciennes, Victoria et Amahoro, ont été bien réelles au début.
Aujourd’hui, après deux ans de vie commune, l’amitié semble avoir pris la place et lorsque Victoria s’est récemment sentie mal, les trois autres détenus ont manifesté de grands signes d’inquiétude et de compassion.
Survivre au Zoo
A la fin des années 50, l’espace qu’on leur concédait était minuscule : une cage vide de tout objet, hygiène oblige, sauf d’une table-balance, qui permettait de mesurer le poids du grand mâle quand il s’y appuyait, et un petit espace gazonné entouré d’eau à l’extérieur.
Aucun objet, rien pour s’occuper.
La foule des visiteurs se massait alors contre la vitre blindée du grand singe qui, ivre de rage, la frappait à grands coups de poings, rêvant sans doute de la briser et de réduire en miettes tous ces petits primates roses qui hurlaient de rire et se moquaient de lui !
C’était un spectacle horrible, désespérant.
Il a fallu longtemps, bien longtemps, avant qu’enfin les premiers signes d’enrichissement environnemental fasse leur apparition à Anvers. D’abord de la paille au sol, à la place du seul carrelage blanc d’hôpital. Puis des agrès, des cordages et enfin quelques tonneaux en plastique.
Un plus vaste espace fut offert aux gorilles – le même depuis près de trente ans- que nous avons déjà décrit.
Demain, annonçait le zoo en 2013, une zone de promenade extérieure sera aménagée pour les chimpanzés et pour les gorilles.
En 2015, on attend toujours…
A quand le programme d’enrichissement environnemental élaboré par Chris Herzfeld et Dominique Lestel ?
L’espace ouvert pour les grands singes annoncé en décembre 2012 est occupé aujourd’hui par une plaine de jeux. La promesse n’a pas été tenue.
Mais un espace ouvert serait-il suffisant ?
Certes, comme en témoignèrent les propos même d’une « grande guenon » – en l’occurrence Washoe, qui parlait l’Ameslan – pouvoir courir dans l’herbe, regarder le ciel et voir passer les oiseaux fait partie des tout grands bonheurs de la vie pour un grand singe captif.
Nous -mêmes avons périodiquement besoin de nous promener au parc, ou de marcher en forêt.
Cela dit, la « mise en scène » des chimpanzés et des gorilles à l’usage du public oblige le zoo à réduire leur aspect trop humain.
D’innombrables panneaux nous rappellent que ceux-ci ne sont pas des hommes, qu’il faut les comparer à des enfants en crèche dont on prend soin, etc.
Bref, tout est fait pour essayer de nous les présenter comme des bêtes sauvages, alors que rares sont ceux qui ont vécu plus de deux ou trois ans en forêt.
On en revient sans cesse à ce mythe de l’instinct, de l’animalité, en dépit du fait que ces singes-là sont totalement déculturés, nourris au biberon et qu’ils ont grandi et atteint l’âge adulte dans un environnement totalement humain.
Bien sûr, il est plus sain pour eux d’entretenir des relations avec leur semblables que de faire du vélo dans un cirque.
Mais quand on voit ce dont sont capables le gorille Koko, le bonobo Kanzi ou l’orang-outan Wattana, quand on voit comme ces singes aiment peindre, dessiner, tisser des macramés, jouer sur un game-boy, regarder des reportages du National Geographic à la télé ou feuilleter des magazines illustrés, on se dit que la volonté farouche du zoo de bien distinguer le grand singe de l’humain tient davantage à des présupposés philosophiques qu’à une volonté de garantir leur bien-être.
Car dès lors que l’un de ces hominiens serait surpris à lire le journal ou regarder la télévision, la question se poserait aussitôt :
« De quel droit enferme-t-on ces GENS ? «
Quelles solutions ?
Pendant ce temps, hélas, le massacre continue de plus belle !
La déforestation, le trafic de viande de brousse, les prospections pétrolières en plein Monts Virunga, l’exploitation des mines de charbon, de coltan et d’autres minéraux, les épidémies répétées du virus Ebola ou le déplacement de bandes armées pourrait amener à la fin définitive de tous les gorilles sauvages d’ici 15 à 20 ans maximum.
Toutes les sous-espèces de gorilles sont en danger critique d’extinction, à savoir : le Gorille des plaines de l’ouest (Gorilla gorilla gorilla), le Gorille de la rivière Cross (Gorilla gorilla diehli), le Gorille de l’Est africain (Gorilla beringei), le Gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) et le Gorille des plaines de l’est (Gorilla beringei graueri). Certes l’Ouganda et le Rwanda ont relancé le « gorilla watching », ces promenades très chères en forêt où l’on peut approcher des gorilles sauvages.
Diane Fossey était opposée à cette pratique mais, à choisir entre deux maux, autant que les grands singes survivent en nourrissant l’industrie du tourisme qu’en terminant en viande de brousse.
.
Les gorilles les plus menacés au monde vivent aujourd’hui dans l’Est de la République Démocratique (?) du Congo, du fait des guerres incessantes que les milices armées s’y livrent en massacrant toute faune vivante sur leur passage. Entre deux viols collectifs de villageoises et les tueries sanglantes agrémentées de cannibalisme (le pygmée rôti est très apprécié), le trafic de la viande de brousse fait florès, avec, en corollaire, la vente des bébés gorilles, bonobos ou chimpanzés à des collectionneurs privés.
Aucun grand singe, aucun éléphant, aucun lion, aucun hippopotame ne peut faire face à une kalachnikov ni, pire encore, aux hélicoptères de l’armée régulière du Congo, payée par la Belgique, qui collabore activement avec les braconniers. Et ce, malgré les efforts héroïques des rangers sous-armés, qui paient de leur vie pour protéger éléphants et grands singes.
La situation est donc dramatique.

Ils ne sont que 400 Rangers dans les Monts Virunga, peu soutenus, souvent attaqués, parfois tués, comme ceux qu’ils protègent.
Ce ne sont pas les centaines de zoos répandus dans le monde où s’étiolent des milliers de gorilles isolés comme sur une île qui permettront de sauver l’espèce.
Quand on apprend que le Zoo d’Anvers se concentre sur les grands singes du Cameroun, on peut s’en étonner. Certes, ceux-ci sont gravement en danger, mais des liens séculaires ne lient-ils pas la Belgique à son ancienne colonie qu’elle a si bien ravagée ?
Ne portons-nous pas une très lourde responsabilité dans ce massacre généralisée de cette faune du Tertiaire parmi laquelle vécurent nos ancêtres homininés ?
Mais aussi, ne disposons-nous pas des moyens techniques et financiers nécessaires mais aussi d’une longue expérience acquise – la Belgique ayant fondé les principaux parcs nationaux du Congo – pour protéger efficacement les gorilles ?
L’argent que nous versons au gouvernement musclé et corrompu de M. Kabila pour renforcer ses forces militaires toujours aussi peu fiables ou lancer un grand projet de réseau Internet dans un pays où la plupart des gens crèvent de faim – ne serait-il pas mieux utilisé si nous aidions les rangers du Parc Virunga ?
Pourquoi n’a-t-il pas réagi devant l’autorisation donnée aux prospections de pétrole dans les mêmes Monts Virunga ?
Et que penser de la façon dont le plus grand zoo du monde, celui de San Diego, entend protéger nos frères hominiens ?
‘« Des généticiens de San Diego Zoo Global ont commencé à travailler avec des scientifiques ougandais et vont mener des recherches au Rwanda, en Ouganda et au Nigeria pour élaborer une banque de données génétiques et apporter leur support pour aider les gorilles ».
Nous y voilà !
Fondamentalement, la mort des singes géants des forêts fait finalement l’affaire des zoos. Bientôt, il ne restera sur terre que des gorilles captifs, c’est à dire rentables.
Fini, la nature gratuite ! Plus elle est rare, plus elle est chère ! Il en est de même pour les éléphants.
Pourtant, on vient de le voir, au rythme où se reproduisent les grilles dans les zoos, (presque aussi bien que les éléphants ou les dauphins !), dans 50 ans, il n’y a aura plus de gorilles du tout, ni in situ ni ex situ…
BRUXELLES 14/12 (BELGA) = Le Parlement fédéral a adopté jeudi à l’unanimité moins une abstention une résolution visant à protéger le Parc des Virunga, au Nord-Kivu (République démocratique du Congo), de l’exploitation pétrolière. Le WWF se réjouit. La résolution, proposée par le député cdH Georges Dallemagne, vise à « empêcher tout dommage irréparable lié à l’exploration et l’exploitation pétrolière ou d’autres activités illégales » dans le Parc des Virunga, une réserve naturelle classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et, depuis 1994, dans la liste des sites en péril. La République démocratique du Congo a octroyé des concessions pétrolières qui couvrent 85% du Parc, ce qui constitue une menace supplémentaire pour la réserve naturelle, qui abrite notamment une des rares populations de gorilles de montagne. Le Parlement demande via cette résolution au gouvernement belge d’agir avec l’Union européenne et la communauté internationale pour empêcher tout dommage. Seul le député Laurent Louis s’est abstenu. « En adoptant cette résolution, le Parlement belge a indiqué qu’il existe une volonté politique belge de préserver le Parc national des Virunga, Patrimoine mondial de l’Humanité de l’UNESCO et premier parc national créé sur le continent africain », s’est réjoui le WWF ».
Certes, mais encore ? On fait quoi après ça ? Mesures concrètes ?
On sait le degré de corruption et de laissez-aller propre aux militaires du régime, incapables de répondre aux petites milices du M23 quand elles abattent des okapis pour rire.
Comment feront-ils régner l’ordre et la loi dans un pays où un flic s’achète avec un paquet de cigarette ?
La botte chinoise, avide d’ivoire, n’est pas faite pour arranger les choses.

Zoo de Duisburg : Kumba en vient.
Matadi est arrivé dans les enclos verdâtres du zoo
Le zoo d’Anvers a accueilli mercredi un nouveau gorille mâle en provenance d’un parc animalier britannique, indique-t-il jeudi. Un mois et demi après le décès de Kumba, le seul mâle du zoo anversois, Matadi a pris ses quartiers en Flandre. Le zoo espère qu’il sera accepté par les quatre femelles gorilles et deviendra le nouveau « leader » du groupe, ainsi que l’assurance d’une descendance chez les gorilles d’Anvers.
Matadi, un dos argenté de 12 ans et pesant 165 kilos, a voyagé en ferry avec un soigneur, depuis le Howletts Wild Animal Park, situé dans le Kent.
Il « fait actuellement la connaissance de ses congénères », précise le zoo d’Anvers jeudi. « Avec qui va-t-il s’entendre le mieux ? Grand-mère Victoria, la grande Amahoro ou la petite Kiki ? Idéalement, c’est Mambele qui doit être l’amour de sa vie. »
Mambele (16 ans) et Kiki (8 ans) sont des gorilles des plaines de l’ouest, comme Matadi.
Le zoo espère que le nouveau mâle fera des petits à une de ces deux femelles. « Le gorille des plaines de l’ouest est très menacé. Il n’en reste que 90 000 dans la nature. Des bébés sont donc très importants et bienvenus », commente l’institution. La rencontre entre les femelles et le nouveau mâle, qui doit se faire accepter et prendre sa position de leader du groupe en « mordant chacune dans le cou », se fait d’abord uniquement visuellement. « Le processus d’acceptation peut s’avérer long et parfois pénible », précise le zoo.
En liberté, ce sont les femelles qui choisissent sous l’autorité de quel mâle elle vont se ranger.
« La superficie du territoire d’un dos argenté peut atteindre de 40 à 50 km2, la moyenne étant de 8 km2. Le dos argenté ne défend pas les frontières de l’espace vital de son clan, comme le font les chimpanzés. Il protège toute fois activement sa famille contre les prédateurs ou contre les mâles venus de l’extérieur qui essaient de prendre sa place ou d’inciter des femelles à les suivre.
L’étroite relation qui unit le dos argenté aux femelles de son clan commence à l’arrivée de ces dernières.
Le mâle ne peut forcer d’éventuelles partenaires à se joindre à lui. Ce sont elles qui décident !
Elles commencent à l’observer attentivement avant de se décider s’unir à lui et de s’insérer dans son groupe. Elles évaluent sa force et sa capacité à les protéger en le surveillant à l’occasion de ses rencontres avec d’autres mâles, le premier étant leur propre père, le chef de leur tribu. Un mâle régulièrement vaincu par les autres ne peut espérer avoir beaucoup de succès.
Les dos argentés, qui sont de la force et de l’expérience, sont donc plus populaires que les jeunes individus.
Les combats entre mâles peuvent être féroces, quoique rarement mortels. Les guenons assistent à ces joutes avec une vigilance toute particulière : en effet, si le rival l’emporte et prend manu militari la direction, il tuera tous les jeunes non sevrés afin de disposer d’un harem fécondable.
C’est toutefois lorsque des femelles se joignent à un nouveau groupe après la mort du dos argenté qui les protégeait que les infanticides sont les plus fréquents.
Rappelons que cette coutume se retrouve également chez nombre de peuples humains chasseurs-cueilleurs ».
Matadi @ ZOOantwerpen
Nieuwe gorillaman Matadi aangekomen in ZOO Antwerpen. Arrivée du nouveau gorille mâle Matadi au ZOO d'Anvers.
Posted by ZOO Antwerpen on Thursday, February 25, 2016
8 janvier 2016
Kumba le gorille est mort à 43 ans au Zoo d’Anvers
Kumba le gorille du zoo d’Anvers a été euthanasié à l’âge de 43 ans.
Il laisse derrière lui trois femelles dans des locaux scandaleusement inadaptés aux besoins psycho-physiologiques de ces grands singes.
« Il avait perdu tout appétit et il était devenu léthargique. Après avoir consulté ses gardien, le vétérinaire Francis l’a plongé dans un sommeil réparateur » annonce le communiqué de presse du zoo. Les trois autres gorilles ont été autorisés à faire leurs adieux au grand dos argenté avant qu’il ne soit euthanasié. Il est prévu qu’un nouveau mâle sera bientôt amené auprès d’elles.
Kumba (N°0629) est né vers 1973, il vécut libre dans son enfance : ses deux parents, certainement massacrés, étaient originaires des plaines occidentales.
Il était la «propriété» du Zoo de Duisburg. Un « animal en location », comme la petite Mambele.
Arrivé du Cameroun, il atterrit à l’âge de 3 ans dans la petite ville minière et polluée de Duisburg en Allemagne, en 1976. Le sinistre zoo local, coupable d’innombrables crimes, livra ensuite son jeune captif au Zoo d’Amsterdam le 17 mars 1999.
Seconde séparation, second déchirement depuis la mort de sa famille « sauvage ». Kumba avait alors 25 ans.
Prenant conscience de l’infertilité de ce dos argenté, Amsterdam décida de s’en débarrasser. Notre ami fut alors expédié au Zoo d’Anvers le 23 avril 2002.
La raison de son transfert est complètement paradoxale : Kumba n’est pas, comme on dit dans le métier, un « breeder », un étalon.
Or, les programmes d’élevage des zoos sont tenus d’éviter tout métissage. On ne mélange pas comme ça des gorilles des plaines orientales, occidentales et des montagnes.
Pureté raciale d’abord, même si l’inceste ne semble pas déranger les zoos en d’autres circonstances. Donc, le choix d’Anvers se porta sur notre ami Kumba, lequel, fort heureusement, est peut-être stérile mais pas du tout impuissant.
Psychologiquement, sa présence virile équilibrait donc à tout le moins le groupe.
La vieille Victoria n’en a plus pour longtemps, elle est née au Zoo en 1968 et a déjà subi plusieurs attaques cérébrales qui l’ont laissé à demi paralysée, la bouche tordue par l’AVC. Amahoro est née en forêt en 1989 et Mambele au Zoo de Hanovre en 1999.
Sans mâle ni enfant avec elle, ces trois guenons doivent être aujourd’hui bien déprimées…
Vidéo 2015 ASBL Wolf Eyes
Un espace extérieur en 2016…
pour les grands singes ou pour les visiteurs ?