Les sales petits secrets de SeaWorld
La plupart des partisans de Seaworld se plaisent à présenter ce consortium comme s’il s’agissait d’un lieu saint.
Cette compagnie viendrait en aide aux animaux échoués, en leur fournissant les meilleurs soins vétérinaires, elle leur fournirait des bassins immenses où ils pourraient nager dans le bonheur. Ce que ces amateurs de shows aquatiques ignorent, c’est que Seaworld n’a pas toujours agi de la sorte et qu’en outre, il n’agit toujours pas de la sorte ! En fait, les premiers cétacés détenus par la compagnie américaine évoluaient dans des bassins à peine plus grands que des piscines privées.
Captures en Colombie Britannique
Jusqu’il y a peu, l’industrie de la captivité aux USA s’est construite sur des captures en milieu sauvage.
Seaworld traîne un lourd passé dans ce domaine. En fait, les techniques utilisées par ce parc d’attractions étaient si violentes qu’elles seraient aujourd’hui considérées comme criminelles et lui vaudraient des poursuites en justice.
«Nous avons vu cette flotte énorme se diriger vers nous. Elle s’en allait capturer des orques au sud de Puget Sound (Colombie Britannique) en se servant d’engins explosifs balancés depuis un avion et de toutes sortes d’autres tactiques qui n’avaient pas été autorisées par le permis accordé pour cette « chasse ». Il m’a semblé que les ravisseurs mettaient à feu ces engins explosifs sous-marins aussi vite qu’ils pouvaient le faire. On aurait dit la guerre ! Ce fut l’une des choses les plus horribles que j’ai jamais pu voir ! En conséquence, nous avons interpellé la justice et quand nous avons cherché à savoir qui payait des gens pour faire cela, il nous est apparu que c’était SeaWorld ». Ralph Monroe, ancien Secrétaire d’Etat.
Avec Jay Sweeney, Don Goldsberry et Ted Griffin sont parmi les plus célèbres ravisseurs de cétacés.
Ils furent embauchés par de nombreux parcs marins à travers le pays, en ce compris Seaworld. Ces deux hommes sont notamment responsables de la capture massives de cétacés, qui ont abouti à l’emprisonnement des orques Lolita pour le Miami Seaquarium mais aussi de Namu, la première orque jamais maintenue en captivité, ainsi que de sa malheureuse compagne, Shamu.
Après la capture de Lolita à Penn Cove (Washington), les corps de 4 orques se sont échoués sur la plage, le ventre ouvert et le corps lesté de chaînes. Don Goldsberry a d’abord démenti toute implication dans ces meurtres pendant des mois, puis il a avoué que ces orques étaient mortes lors de l’opération à Penn Cove et que lui et Ted Griffin les avait ancrés au fond de l’eau pour cacher leur méfait.
Ces deux hommes firent l’objet de poursuite pour violation de permis mais SeaWorld intervint au tribunal pour tenter de régler les choses à l’amiable. Les juges se sont laissé fléchir et ont abandonné les poursuites, sous réserve qu’aucune capture n’ait plus lieu dans les eaux de la baie de Washington.
En dépit du fait qu’il ait reconnu le massacre de ces 4 orques et procédé à d’autres captures d’une extrême violence pour le compte de SeaWorld, Don Goldsberry n’en est pas mois devenu le très honorable Vice-président des Collections Animales de… Seaworld.
Contrainte par loi de renoncer aux captures si faciles près de Washington, la compagnie SeaWorld noua des accords avec le gouvernement islandais afin de pouvoir prélever des cétacés dans ses eaux territoriales. Il fut convenu que les orques capturées en Islande seraient réparties dans divers delphinariums étrangers durant des mois, voire des années, en attendant que les USA délivre à SeaWorld les permis d’importation nécessaires. Entre 1976 et 1978, 9 orques au moins ont cependant été expédiées directement depuis l’Islande vers les bassins de SeaWorld.
La compagnie avait construit elle-même un « réservoir à orques », le Saedyrasafnid près de Reykjavik, pour y stocker ses prises et les « blanchir » en Europe avant de les ramener aux USA.
Captures en Islande
Junior
En octobre 1987, Brad Andrews, administrateur en chef du département de zoologie de Seaworld, Don Goldsberry, le déjà nommé spécialiste en captures et Jim Antrim conservateur à SeaWorld, ont été reconnus par le Sea Shepherd sur le pont d’un navire islandais appelé le «Gudrun».
Ils ont affirmé qu’ils ne faisaient là qu’une simple enquête scientifique sur les épaulards, bien qu’ils aient déjà installé à Reykjavik un bassin de détention destiné à recevoir leurs prises.
L’une ces orques «cachées», capturées en Islande et stockées discrètement jusqu’à l’obtention du permis officiel, se nommait Junior. Il fut gardé dans un entrepôt à Marineland au Canada jusqu’à ce qu’il meurt, totalement fou, sans revoir le jour.
L’échouage de Kshamenk
Ceux qui soutiennent SeaWorld – et parmi eux, des scientifiques fort peu indépendants – se disent pour la plupart opposés aux captures en milieu naturel.
Mais ils persistent à croire que leur cher parc d’attractions est avant tout une société de bienfaisance, soucieuse du bien-être animal. Même si, hélas – mais c’est si loin déjà ! – elle pratiqua jadis des méthodes cruelles et controversées. Ils pensent aussi que Seaworld est une compagnie indépendante.
Même s’il est assez commode de distinguer Seaworld du reste de l’Industrie de la Captivité et de ne prendre en compte que ses seules installations et son supposé savoir-faire, il est difficile de nier que cette entreprise a eu et continue à entretenir d’étroites relations commerciales avec des delphinariums étrangers, lesquels ne répondent pas vraiment aux normes minimales pour accueillir des cétacés ou commettent d’authentiques actes de maltraitance.
En été 2011, Seaworld a par exemple acheté le sperme de Kshamenk et payé pour ce faire une grosse somme au Mundo Marino, qui détient cette orque « échouée » de force.
L’argent versé par Seaworld à Mundo Marino permettra certainement au parc argentin de rester à flot financièrement, tout en continuant à garder Kshamenk dans des conditions d’isolement et de confinement inhumaines. La semence congelée du malheureux a déjà permis de mettre au moins deux orques enceintes par insémination artificielle avec, à la clé, l’abandon systématique du bébé par la mère.
Les pseudorques d’Iki et le delphinarium de Harderwijk

Belinda le béluga et les deux fausses orques en 1984 à SeaWorld
En 1987, Seaworld et le Delphinarium de Harderwijk ont repris contact aux Pays-Bas.
Les responsables du parc hollandais voulaient acheter des pseudorques. La compagnie américaine ne possédait pas de spécimens de cette espèce et fit donc appel aux pêcheurs de l’île d’Iki, Japon.
« Dès le début des années 80, SeaWorld, qui avait déjà noué d’étroites relations commerciales et professionnelles avec la Kamogawa Seaworld au Japon, apprit qu’il lui était possible de conclure un accord avec les pêcheurs d’Iki. Ces derniers avaient mis fin à leurs pêches au rabattage, en raison de l’indignation mondiale qu’avaient suscité dans les années 70 ces tueries sanglantes.
SeaWorld leur suggéra de reprendre leurs pratiques, en prenant bien soin d’épargner quelques dauphins et fausses orques et de les amener en eau peu profonde, où les experts de Seaworld, duMarine World Africa et d’autres delphinariums internationaux pourraient choisir les plus beaux spécimens. Le reste des prises étant ensuite massacré, bien entendu.
Au moment où j’ai déménagé à San Diego pour y travailler comme chercheur, Seaworld a détenu plusieurs pseudorques. Elles provenaient directement de cette pêche au rabattage que SeaWorld avait fait renaître. Seaworld a obtenu sans difficulté un permis du NMFS pour l’importation de 6 pseudorques dans les années 1980. Ils avaient envoyé une équipe à Iki et capturé eux-mêmes 12 fausses orques échouées par les pêcheurs ». John Hall PhD. Former marine biologist at Seaworld.
A cela, Fred Jacobs, vice-président de la Communication à SeaWorld, répond qu’en 1980, son employeur avait « sauvé » des cétacés victimes des pêches japonaises….

Gudrun
Les orques de Hardewijk
Grâce à ce permis qui leur permettait de s’approvisionner auprès des pêcheurs japonais, Seaworld a pu ainsi livrer 4 fausses orques au Dolfinarium de Harderwijk.
Mais pas pour rien ! En échange, SeaWorld reprenait l’orque Gudrun, capturée en Islande et stockée au Dolfinarium de Hardewijck, à seule fin de reproduction, selon le permis accordé pour son transfert. Bien sûr, comme tous les orques à Seaworld, elle a fut présentée au public lors des shows.
Gudrun a donné naissance à 3 enfants. Le premier fut Taima, né lors d’un ouragan, et le second Nyar. Cette dernière était à ce point mentalement et physiquement malade que sa mère tenta de la noyer. Elle survécut cependant jusqu’à l’âge de 2 ans. Gudrun est morte quant à elle 4 jours après avoir tenté d’accoucher pendant plus de 20 heurs d’un troisième enfant mort-né, le 25 février 1996. La cause de ce type d’accident est connue : une orque enceinte forcée de se traîner lors des shows sur le bord du bassin écrase immanquablement son fœtus.
Quant aux pseudorques Bandar, Oba et Siva, importés en 1987, ils sont tous morts entre 1992 et 1994 dans le bassin de Hardewijck.
Le 4ième a sans doute rendu l’âme pendant le voyage entre le Japon et les Pays-Bas… Les responsables de cette sinistre farce sont Mr. F.B. den Herder, directeur du Dolfinarium de Harderwijk et Lanny Cornell, chargé de mission pour SeaWorld.
Ces transferts n’étaient pas les premières orques que recevait Hardewijk
Dès 1968, une première orque du nom de Tula fut capturée à Malcom Island, près de Vancouver, mais décéda peu de temps après son arrivée à Harderwijck. En 1977, l’orque Winnie, capturée en Islande, séjourna dans les bassins hollandais entre octobre et novembre avant d’être expédiée en Grande Bretagne, au Windsor Safari Park. Magnus la suivit de peu, toujours capturé en Islande. Il décéda aux Pays-bas avant d’avoir pu être transféré ailleurs en novembre 1977, après deux mois de « séjour ».
Kona II eut plus de chances.
Issu de la même campagne de capture, il survécut à son passage à Harderwijck d’octobre à décembre 1977 avant d’être envoyé pour mourir au SeaWorld de San Diego. Il en fut de même pour Hoi Wai et Canuck II, qui purent survivre en Hollande jusqu’à leur transfert respectif vers le Windsor Safari Park et le SeaWorld d’Orlando. Gudrun, nous l’avons vu, resta au Delphinarium de Harderwijck près de 11 ans. Capturée en Islande en 1976, elle quitta les bassins hollandais pour l’Amérique en 1987.
Il y eut aussi Kenau, une orque qui fit le trajet de l’Islande aux Pays Bas en 1976 avant d’être envoyée à SeaWorld deux ans plus tard.
En novembre 1989, la 17ième Conférence annuelle de l’IMATA (Association internationale des dresseurs) se tint au Dolfinarium de Harderwijk à l’Hôtel Novotel. Cette conférence fut la première que l’IMATA organisait en Europe. Le lauréat du « Behavior of the Year » fut Joann Okimura, dresseur à Marine World USA, récompensé pour avoir réussi à contraindre un phoque à exécuter un salto avant !
Rappelons aussi que le delphinarium de Harderwijck, l’antenne de SeaWorld en Europe, est le principal pourvoyeur en dauphins du Parc Astérix, de Planète Sauvage et de Connyland !
Morgan
En 2011, Seaworld a de nouveau été impliqué dans d’étranges relations avec le delphinarium hollandais.
Loro Parque, un établissement dont plusieurs orques appartiennent à SeaWorld, a obtenu du Dolfinarium de Harderwijck que l’orque Morgan, opportunément « sauvée » des eaux, lui soit remise. Ceci de manière parfaitement illégale, puisque la loi néerlandaise prévoit que les animaux échoués soit rendus leur milieu naturel et à leur famille. Mais l’argent fut plus fort que la loi, une fois de plus, et le verdict du procès tenu à Amsterdam, une véritable obscénité.
SeaWorld et le Marineland d’Antibes
Enfin, pour revenir à ces orques capturées par SeaWorld et « blanchies » en Europe jusqu’à ce qu’un permis d’importation survienne, mentionnons trois figures bien connues de nos amis français : Kim 2, Tanouk et Sharkane !
Tous trois sont morts aujourd’hui, l’un à Antibes en 2005, l’autre au Japon, et la troisième, Sharkane en 2009.
Sharkane fut capturée en octobre 1989 avec Tanouk. Ils arrivèrent ensemble au MLF le 12 janvier 1990, tard dans la nuit.
Notons que leur transfert bénficia d’une curieuse « dérogation » – au nom de quoi ? – car l’importation des cétacés était déjà interdite en France depuis les années 80. Freya, toujours vivante, fut également capturée en Islande en octobre 1982. Calypso, Clovis, Kim et Betty venaient du même endroit : le « réservoir à orques » de SeaWorld près de Reykjavik.
Autre détail piquant : toutes les orques islandaises capturées par SeaWorld ont fait le voyage vers la France ou les Pays-Bas en bateau.
Quant à Shouka, on ne s’étonnera pas qu’elle fut envoyée au Six Flags Discovery Kingdom de Vallejo, Californie afin d’être à nouveau transférée au SeaWorld de San Diego, au terme d’années de solitude absolue et sous la pression d’activistes déterminés.
SeaWorld et le delphinarium de Bruges
La Belgique n’est pas en reste, qui détient aujourd’hui le dauphin Beachie.
Lui aussi «échoué» pour le compte de SeaWorld, prudemment «blanchi» au Dolfinarium de Hardewijck, ce malheureux dauphin est désormais promu au rang d’étalon du Boudewijn Seapark de Bruges. Il n’est pourtant jamais parvenu à engendrer le moindre enfant viable depuis qu’il survit sous le Grand Dôme Sombre.
La collaboration de SeaWorld avec les grandes compagnies européennes qui exhibent des cétacés de cirque est loin de se limiter à ces quelques exemples, on s’en doute… Ne parlons pas ici des transferts incessants de dauphins capturés dans une mer de sang au Japon qui ont fait escale à Harderwijck avant d’arriver aux USA. (Voir le film A fall from Freedom).
Jay Sweeney – aujourd’hui propriétaire très honoré du Dolphin Quest – fut l’un des principaux intermédiaires de ces trafics qui n’ont jamais vraiment cessé mais se sont faits simplement plus discrets.
Seaworld est le consortium le plus riche, le plus politiquement puissant de l’industrie captivité.
En organisant des relations d’affaires avec de nombreux parcs marins dans le monde, il encourage et soutient financièrement des entreprises aux méthodes de dressage cruelles et primitives, qui soumettent leurs détenus à conditions de vie ignobles ou capturent leurs victimes directement dans la nature.
Grâce à Seaworld, l’industrie de la captivité connaît aujourd’hui une expansion inouïe et les pêches à Taij n’ont jamais eu tant de succès auprès des acheteurs étrangers !
C’est sans doute là le pire des crimes de la compagnie américaine…
Source de l’article
Les sales petits secrets de SeaWorld
A Fall from Freedom
On trouvera dans ce film remarquable tous les arguments pour dénoncer les crimes de l’Industrie de la Captivité.
Remis à jour en 2011, ce document reste totalement incontournable sur le rôle de SeaWorld et de son chien fidèle, le Dolfinarium de Harderwijck.
Le crime paie bien
Les bénéfices de SeaWorld en 2013 (70% proviennent des seules orques)
Le crime paie bien
Jay Sweeney décoré par l’IMATA
Seaworld en ruines
Mais le tiroir-caisse tinte !
Seaworld mortel
Et tous les autres parcs enfermant des cétacés fous et désespérés.
SeaWorld veut du sang, du sperme et des larmes
SeaWorld, Harderwijck, Antibes, etc.
Tous unis pour soutenir les massacres à Taiji !
Le marché international de l’orque captive
http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/whales/keiko/world.html
http://www.pbs.org/wgbh/pages/frontline/shows/whales/etc/cron.html