
Avec les harpons explosifs, la chasse tourna au génocide
Baleines : le plus grand génocide du vingtième siècle
Le plus grand génocide du vingtième siècle fut celui des baleines et des cachalots.
Les deux espèces ont failli disparaître et si elles ont pu être sauvées de justesse par la Commission Baleinière Internationale, c’est moins pour les aider à survivre que pour maintenir les « stocks » en état d’être encore exploité.
Aujourd’hui, certains pays criminels estiment que la chasse peut reprendre, puisque les « stocks » ne sont plus en danger.
Ce n’est pas le cas, hélas, car ces survivants d’un génocide oublié souffrent désormais du réchauffement climatique, des filets de pêches, des collisions avec les bateaux, d’empoisonnement chimiques et de la disparition de leurs ressources alimentaires, en plus de ces campagnes de chasse.
Ces massacres ont quelque chose de monstrueux, lorsqu’on se souvient que le moratoire de la CBI interdisant tout abattage de cétacé à des fins commerciales, fut signé en 1946 mais n’entra en vigueur qu’en 1987.
C’est entre 1925 et 1939 dans l’Hémisphère Sud, et entre 1946 et 1975 dans le monde entier qu’eurent lieu les pires massacres, dont les baleines et les cachalots d’aujourd’hui se relèvent à peine.
Les plus âgés d’entre eux, rescapés de l’Enfer, doivent encore s’en souvenir…
Une étude saisissante publiée par la NOAA en 2016 nous décrit comment les progrès monstrueux de la technologie moderne ont permis de harponner, de tuer, de découper puis de traiter les corps de près de 3 millions de grands cétacés durant tout le vingtième siècle, au premier rang desquels le Grand Rorqual et le Cachalot.
Alors que ces populations sinistrées se relèvent à peine du génocide, Japon, Norvège, Islande et autres «peuples premiers» roulant en 4×4 en Russie ou aux USA s’arrogent le droit d’en tuer plus encore. Quand donc laissera-t-on ces bons géants en paix ?
Quand prendra-t-on enfin conscience de QUI l’on tue ?
Le génocide des baleines n’a évidement jamais été reconnu comme tel, car ce ne seraient que des « animaux ».
On sait pourtant que rorquals, baleines de Minke ou cachalots tissent des sociétés complexes, riches de cultures et de langages et que leur cerveau dépasse largement en puissance les capacités du nôtre au sein de leur monde aquatique.
La Commission Baleinière Internationale a pour mission de gérer le moratoire sur la chasse aux grands cétacés.
On y discute des méthodes de mise à mort les moins cruelles. Mais c’est de l’interdiction pur et simple de ce génocide rampant qui se poursuit dans toutes les mers du monde, sous divers prétextes.
« En dépit de l’importance de la chasse industrielle pour plusieurs secteurs économiques et plus récemment, malgré que cette chasse soit devenue le symbole d’une mauvaise utilisation des ressources naturelles du monde, aucune tentative n’avait été menée jusqu’à présent pour estimer les captures totales au 20e siècle. »
Ce total, selon les auteurs, s’élève à près de 3 millions d’animaux, ce qui en termes de biomasse,constitue peut-être « la plus grande chasse de l’histoire humaine ».
Ils notent que la Commission baleinière internationale (CBI) a été initialement créée pour gérer la chasse au bénéfice de l’industrie, et non pas dans l’intérêt des baleines.
Aujourd’hui, elle fait les deux. Au moment où la CBI a enfin mis en place un moratoire sur la chasse en 1982, de nombreuses populations de baleines avaient été décimées. Dans certaines parties du monde, des exceptions ont été faites et la chasse reste autorisée. « La gestion de la chasse à la baleine au 20e siècle a été un interminable débat sur l’état de les stocks jusqu’à ce que tout doute soit exclu. Et que la plupart de ces baleines aient déjà disparu ».
Emptying the Oceans: A Summary of Industrial Whaling Catches in the 20th Century
Abstract
Les avancées technologiques de la fin du 19eme siècle dans le domaine de la chasse baleinière, combinées avec l’expansion des capacités de traitement du «produit» au début duBaleines : le plus grand génocide du vingtième siècle !, ont créé une industrie capable de tuer et d’exploiter rapidement n’importe quel baleine dans n’importe quel océan.
Notre étude s’est fondé sur la base de données actuelle de la Commission Baleinière Internationale (CBI) ainsi que sur d’autres sources et fournit un premier décompte mondial des prises baleinières industrielles durant tout le Baleines : le plus grand génocide animal du vingtième siècle.
On estime que près de 2,9 millions de grandes baleines ont été tuées et traitées entre 1900 et 1999.
276.442 d’entre elles ont été massacrées dans l’Atlantique Nord, 563.696 dans le Pacifique Nord et 2.053.956 dans l’Hémisphère Sud.
C’est entre 1925 et 1939 dans l’Hémisphère Sud et entre 1946 et 1975 dans le monde entier qu’eurent lieu les pires massacres.
Pour l’ensemble du 20ième siècle, les espèces les plus chassées furent le rorqual (Balaenoptera physalus) et le cachalot ( Physeter macrocephalus), avec 874.068 victimes pour la première espèce et 761.523 pour la seconde. A eux seuls, rorqual et cachalot représentent plus de la moitié de toutes les prises de grandes baleines en un siècle. Lorsqu’une espèce commençait à décliner, une autre était chassée à sa place.
En plus des captures déclarées, nous savons aujourd’hui que l’URSS a continué une chasse baleinière illégale pendant plus de 30 ans.
Le total réel des captures soviétiques dans l’Hémisphère Sud a été corrigé depuis lors. Une évaluation plus récente du nombre réel de baleines tuées par la flotte de baleiniers et de navires-usines russes dans le Pacifique Nord entre 1948 et 1979 a été réalisé depuis la fin du régime soviétique. On estime aujourd’hui que l‘URSS a massacré 534.204 baleines, dont 178. 811 n’ont pas été signalés à la CBI.

Avec les bateaux-usine, la chasse devient de la boucherie
Extrait :
«Jusqu’à la Première Guerre mondiale, la chasse industrielle dans l’Hémisphère Sud s’est principalement porté sur les baleines à bosse.
Ensuite, plusieurs pays baleiniers (Angleterre, Danemark, Norvège, Japon, États-Unis et Canada dans l’hémisphère Nord/ Afrique du Sud, Angleterre, Chili, Norvège et Argentine dans l’hémisphère Sud) ont pleinement profité des stocks précédemment inexploités de grands rorquals.
Cette espèce n’était jusqu’alors guère accessible aux chasseurs traditionnels, dont les bateaux en bois de petite taille propulsés à la rame n’étaient pas assez rapides pour rattraper ces proies.
La capacité des baleiniers modernes à user de harpons explosifs et à injecter de l’air dans le corps de ces rapides rorquals (dont autrement le corps aurait coulé une fois qu’ils étaient morts) a privé ces baleines de tout avantage face à leurs chasseurs.
Les baleiniers modernes ont également déniché de nouvelles populations de cachalots en d’autres endroits du monde et s’en sont pris aux baleines franches australes (Eubalaena australis) quand ils en rencontraient».