
Le corps de Kavna est exposé hors du bassin. Dans l’eau, Aurora s’inquiète et tente de voir ce qui se passe.
Kavna est morte à Vancouver
Kavna, la plus « vieille » femelle béluga survivant à l’Aquarium de Vancouver, vient de rendre son dernier souffle ce lundi 6 août 2012, à l’âge estimée de 46 ans.
Bien évidemment, l’Aquarium comme la presse applaudissent à cette «étonnante longévité au terme d’une vie saine et heureuse».
Selon l’Industrie de la captivité, qui se plaît à réduire de façon mensongère la durée de vie de ses captifs aussi bien que leur intelligence, un béluga libre ne vivrait pas plus de 25 ans. Faux, bien entendu, puisque l’âge moyen de ce grand cétacé est désormais estimé à 60 ans ou plus.
Kavna fut capturée en 1976, dans la baie d’Hudson, au Canada, alors qu’elle était en pleine gestation.
Une fois prisonnière de son bassin, elle donna naissance à Tuaq, en juillet 1977. Le petit décédera moins de 4 mois plus tard, sous les yeux de sa maman. De nombreux dresseurs tenteront alors pendant plusieurs heures de séparer la femelle du cadavre de son enfant.
Kavna est le neuvième Béluga qui meurt à l’aquarium de Vancouver. La précédente victime en date fut Tiqa, morte d’un arrêt cardiaque suite à une pneumonie à l’âge de 3 ans, en septembre 2011.
Il y eut aussi le décès de la petite Nala en juin 2010. Et avant elles, Bela, Lugosi, Sanaq, Tuaq, Churchill, Tuvaq.
Ce sont là les données officielles. Peut-être tout n’est-il pas dit.
Par ailleurs, selon certains témoignages, la peinture au plomb qui s’écaillent et tombent dans le bassin pourrait être la cause de certains décès (saturnisme ou cancer). On peut d’ailleurs juger sur photo de l’état de délabrement des installations actuelles.

Dresseurs tentant de séparer la mère du cadavre de son enfant
Il ne reste donc aujourd’hui (2015) dans cette geôle aquatique que deux femelles : Aurora, 25 ans, capturée en août 1990 et sa fille Qila née en captivité en 1995, des oeuvres de Nanuq, aujourd’hui aux USA.
Nul doute que l’Aquarium de Vancouver doit d’ores et déjà se trouver sur la liste des delphinariums demandeurs auprès du Georgia Aquarium, qui vient de passer une grosse commande de bélougas sauvages à la Russie.
Avec deux femelles et en l’absence de mâle, le prétexte de la conservation de l’espèce tombe à l’eau, de même que les beaux bénéfices que procurent la naissance d’un delphineau en termes de visiteurs ajoutés !
Certes, l’insémination artificielle se répand de plus en plus dans les zoos et les aquariums.
Mais rien ne vaut un beau spécimen « sauvage » pour redonner du tonus à un capital génétique épuisé.

Béluga à Vancouver
Grâce à de vigoureuses protestations publiques, et suite à de nombreux décès, l’Aquarium de Vancouver a du renoncer à maintenir des orques en captivité dans ses installations à partir de 2001.
Merci de nous aider à faire fermer le bassin des bélugas pour toujours et à engager le delphinarium à renoncer progressivement à ses activités, en ne remplaçant ni les bélugas morts ni les dauphins.
Une autre manière d’aider est de laisser vos commentaires sur touts les sites web des journaux qui évoquent le décès de Kavna.
Ceci vaut essentiellement pour le Canada ou les autres pays anglo-saxons, car la presse française ou belge n’évoque pour sa part que très rarement ce genre d’incidents.

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Comment Kavna est morte
9/8/2012
Kavna, le béluga femelle de 46 ans décédée à l’Aquarium de Vancouver lundi 7/8/2012, est probablement morte d’un cancer, à en croire les résultats rapides de l’autopsie.
Celle-ci a révélé que la malheureuse montrait des lésions de type cancéreux, même si une infection peut également expliquer son décès.
Selon la porte parole de l’Aquarium de Vancouver, Charlene Chiang, l’autopsie a également fait apparaître des lésions au niveau de son appareil génital et dans d’autres organes.
Kavna venait d’ailleurs d’être traitée pour des troubles affectant sa reproduction.
Un touriste qui a pu assister en direct à la mort de Kavna (et qui vient d’exiger que sa photo soit retiré de ce site), raconte que le cétacé paraissait malade. Elle flottait en surface, couchée sur le côté et parfois roulait sur lui-même, ventre en l’air, dans une piscine d’isolement.
Pendant ce temps, Aurora et sa fille Qila continuaient à exécuter leur show de 3h de l’après-midi.
A plusieurs reprises, les deux bélugas, très inquiets, sont venus jusqu’à la barrière qui les séparait de Kavna pour voir ce qui lui arrivait.
Celle-ci a nagé vers eux puis a commencé à frapper la barrière avec sa tête.
Un dresseur a appelé à l’aide et ses collègues se sont précipités vers le béluga. Quand ils sont arrivés à la petite piscine d’isolement, ils ont sauté dans l’eau pour aider Kavna.
Immédiatement, les employés du parc ont tendu un cordon de sécurité devant les lieux du drame et ont engagé les spectateurs à se rendre au spectacle des pingouins. Les dresseurs ont entouré Kavna et ont tenté de la rétablir dans sa position habituelle. Mais elle est morte presque aussitôt.
Mme Chiang a déclaré qu’un vétérinaire était déjà venu pour faire des prélèvements sanguins et d’autres tests, car Kavna commençait à se comporter de façon incohérente.
La porte-parole du parc, qui ne doit pas lire beaucoup de littérature scientifique sur les cétacés, a conclu en disant que les bélugas en liberté vivaient en moyenne de 25 à 30 ans. Kavna devait donc être considérée comme une très vieille dame en bout de parcours. Elle amusait les visiteurs de l’aquarium depuis sa capture en 1975.
Mais s’amusait-elle elle-même ?

On peut embrasser les bélugas à Vancouver
Cela dit, le Vancouver Aquarium ment, comme tous ses homologues dans le monde entier.
Qu’on en juge par ce témoignage émouvant d’une correspondante qui connaissait bien la victime :
« Kavna était mon amie, j’allais la voir tous les jours, toute la journée, pendant le temps que je suis restée au Canada.
On m’avait dit a l’aquarium qu’elle avait été blessée par une hélice et qu’elle ne pouvait plus retourner dans l’océan, mais c’était faux, bien sûr.
Je suis retournée à Vancouver pour la revoir, mais je n’ai pas pu : elle était enfermée au-delà du laboratoire dans un petit bassin pour tenir compagnie à Nanuq, alors qu’ils ne s’entendaient pas. Kavna était privée de la seule consolation qu’elle avait dans sa prison: interagir avec les gens qui comme moi l’aimait, au travers de la vitre. Elle était merveilleuse, d’une générosité d’amour incroyable et pleine d’humour. C’était mon amie la baleine, Kavna…
Un jour, elle est enfin revenue dans le bassin avec cette grande vitre pour s’amuser avec les visiteurs. C’était la seule chose qui lui plaisait dans sa prison, ces humains qui lui avaient fait tellement de mal et qu’elle aimait pourtant. Le syndrome de Stockholm… »

Une si longue vie d’esclavage. Adieu, Kavna. Puisse-tu retrouver ton pod dans les vagues bleues du Paradis.
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