Les dauphins du Dolfinarium commencent déjà à être évacués
Harderwijk Dolfinarium : c’est la fin !
Le Dolfinarium de Harderwijk est la plus ancienne prison pour dauphins d’Europe.
Ouvert en 1965, il devient aussitôt la tête de pont de SeaWorld sur le vieux continent, essaimant dans un premier temps de multiples delphinariums en Suède, Belgique, Luxembourg, Allemagne et Pays-Bas, et se chargeant le plus souvent de la livraison des dauphins capturés en Floride et du service vétérinaire après-vente.
Le delphinarium hollandais a lui-même activement collaboré à la capture de cétacés sauvages en Islande et au Japon.
C’est dans le même esprit qu’il a « sauvé » l’orque Morgan en mer de Norvège avant de l’envoyer danser à Loro Parque pour le compte de SeaWorld.
Devenu propriété de la multinationale espagnole Aspro Parks, le parc a du commercialiser sa politique à outrance, à l’instar de toutes les franchises d’Aspro Parks en France, en Belgique et en Hollande, suscitant le retrait du centre de sauvetage de mammifères marins traditionnellement associé au delphinarium. Pourtant, malgré ses heures de gloire au pinacle de l’esclavagisme cétacéen triomphant, il semble qu’aujourd’hui, le vieux Dolfinarium soit arrivé en bout de course, comme le homard qu’on lui avait confié….
Harderwijk Dolfinarium : c’est le grand lagon extérieur alimenté en véritable eau de mer qui a sans doute permis à certains dauphins captifs de survivre plus longtemps
Harderwijk : le Dolfinarium peut-il encore être sauvé ?
Adaptation d’un article du journal De Stentor
La semaine dernière, le Dolfinarium de Harderwik parc avait annoncé qu’il envisageait de faire se reproduire ses marsouins. Une tempête de critiques a aussitôt éclaté. Les organisations de défense des animaux avaient trouvé un nouveau bâton pour entreposer le Dolfinarium.
Il y eut aussi, un peu plus tôt, l’émission controversée du programme Rambam,
Un journaliste muni d’une caméra cachée filmait le peu d’espace et d’activités laissés à de jeunes dauphins mâles fous d’ennui dans les piscines cachées de Harderwijk. Le documentaire montrait surtout la masturbation menée par un dresseur sur un dauphin, afin de le calmer.
Même lorsque le parc a récemment tenté de montrer son bon côté, en accueillant le vieux homard Louis, sauvé de la casserole bouillante d’un restaurant, les choses ont encore mal tourné. Le crustacé venait à peine d’arriver dans les bassins du Dolfinarium qu’il passait déjà de vie à trépas ! Bien sûr, le Dolfinarium n’y était pour rien, ce homard semblait vraiment très âgé mais les critiques n’ont pas manqué de sortir à nouveau leurs couteaux !
Dans le même temps, plusieurs enquêtes sur les revers financiers du parc ont été publiées dans les médias, notamment le Stentor, en 2014 et en 2015. Depuis lors, le directeur Bert van de Hoef a décidé que le Dolphinarium garderait secret le nombre de ses visiteurs.
Moins de cirque
Bref, le parc se tient dans un coin du ring à recevoir des coups.
Selon Wessel Wit, du site de news Looopings
« J’ai l’impression que les Néerlandais assistent en général de moins en moins aux spectacles de cirque où les animaux sont obligés de se livrer à des prestations artistiques. Et c’est toujours le cœur de métier du Dolfinarium 53 ans après son ouverture ! »
Wessel Wit pense que le parc ne pourrait être sauvé que par un changement de cap radical.
Des dizaines de millions d’euros devraient être investis dans des zones thématiques nouvelles, magnifiquement décorées et offrant des attractions uniques au monde. Mais il n’y a plus d’argent pour ça.
Au cours des dernières décennies – et certainement par rapport à d’autres parcs animaliers aux Pays-Bas – le Dolfinarium a fait l’objet de très peu d’investissements.
« Et c’est ce que les visiteurs remarquent aussi, bien sûr ! »
Plus de variété !
En 2016, à l’instar de ses collègues de SeaWorld et de Marineland, le directeur M. Van de Hoef avait annoncé que l’accent serait mis désormais sur davantage d’éducation, ce qui rendit aussitôt les spectacles très ennuyeux.
Le parc aquatique promettait aussi de varier davantage son offre. Cette intention est certes louable, mais à part le même misérable Aquasplash qu’au delphinarium de Bruges, qui n’a littéralement pas été ouvert un seul jour. Les shows de dauphins si violemment critiqués n’ont toujours pas disparu.
Cela offre peu d’espoir pour l’avenir.
Au Dolfinarium, on affirme garder la foi.
Le porte-parole Taco Rietveld déclare : « Nous nous attendons à une augmentation du nombre de visiteurs cette année. Et nous avons toujours l’intention d’ouvrir des de nouvelles attractions aquatiques par beau temps cet été ».
C’est un peu court, car au-delà, le parc n’offre plus aucune nouveauté. Une situation que les experts en loisirs déconseillent vivement.
Harderwijk Dolfinarium : c’est la fin… du moins en Europe
Le problème du Harderwijk Dolfinarium est donc celui de tous les delphinariums du groupe Aspro et leurs partenaires naturels. On a vu dans le ciel de Liège partir de nombreux dauphins hollandais vers des destinations espagnoles ou plus mystérieuses encore.
Le Dolfinarium viderait-il déjà ses cages ? Ce qui est sûr, c’est que le même manque d’investissements se voit comme le nez au milieu de la figure au Boudewijn Seapark de Bruges, historiquement lié au géant hollandais. Presque tous les dauphins de Bruges y ont fait escale un jour ou l’autre. Lui aussi fait bien triste mine, avec son Aquasplash d’un autre âge et son mini zoo sinistre.
La maison mère espagnole nourrit toujours la bête mourante, mais on sent bien que le coeur n’y est plus.
A Harderwijk comme à Bruges ou à Planète Sauvage, ce sont surtout les pouvoirs locaux et leur presse lige qui soutiennent à bras le corps le destin des delphinariums.
Ces prisons aquatiques sont également des entreprises, qui font (un peu) tourner le petit commerce et l’emploi local.
Aussi voit-on leur disparition annoncée avec angoisse, comme autrefois, toute l’industrie qui tournait autour du commerce des esclaves vit arriver l’abolition.
Les grands holdings, eux, ont plus de flair. Ils ont compris que le tsunami né de Blackfish et d’innombrables documentaires animaliers avaient causé un changement de paradigme irréversible dans les mentalités. Cirques et delphinariums perdent peu à peu leurs clients, car les parents ne veulent plus exposer leurs enfants au spectacle de la souffrance animale. Aussi, des compagnies comme SeaWorld se sont-elle investies depuis longtemps dans les marchés asiatiques.
Comme pour l’industrie du tabac, quand le consommateur commence à prendre conscience, il est temps de changer de pays !
Dauphins obèses à Hardewijk