Le Dolfinarium de Harderwijk

Suite à une plainte assortie d’une amende sévère, toutes les photos issues du Dolfinarium ont été retirées

 Le Dolfinarium de Harderwijk

Le Dolfinarium de Harderwijk est situé dans un petit port du Nord de la Hollande, sur les berges de la Veluwemeer.
Ce vaste complexe de loisirs et de «recherches scientifiques» est situé en bord de mer.  C’est l’un des plus grands delphinariums d’Europe. Les dauphins n’en sont d’ailleurs pas la seule attraction: le Dolfinarium de Harderwijk enferme  également des marsouins et diverses espèces de pinnipèdes (phoques, otaries, morses ) ainsi que des poissons et des raies que le visiteur peut nourrir.
Entreprise indépendante à l’origine et disposant d’elles-mêmes de succursales, le delphinarium hollandais est passé dans les mains de la Compagnie des Alpes avant d’être racheté en 2015, par le groupe Aspro Ocio.

INSTALLATIONS 

Le Dolfinarium comprend deux types d’installations :
La première consiste en un lagon relativement vaste, construit en 1997.
Celui-ci contient de l’eau de mer, des algues et des rochers. En 2013, plus de 31 dauphins Tursiops occupaient cet espace devenu sale et vétuste.
Le lagon est lui-même divisé en plusieurs sections :
– la partie principale, la plus grande.
– la partie dévolue aux otaries et autres pinnipèdes
– La section d’hiver, qui peut être close et chauffée en cas de conditions climatiques extrêmes.

En été, les mères dauphins et leurs enfants se tiennent généralement dans la section d’hiver.
Mais les sections sont ouvertes et communiquent l’une avec l’autre. Seul la partie des pinnipèdes reste close, afin que les dauphins ne viennent pas les perturber.
Pendant la journée, les dauphins «socialisent» avec les dresseurs, qui viennent leur apprendre des  tours et les nourrir.
A tour de rôle, certains de ces cétacés participent aux spectacles dans la piscine fermée.

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Le lagon. Photo Pamela Carzon 2000

De manière générale, le lagon est destiné aux programmes de reproduction.
L’espace y est relativement petit, cloisonné par des barrières et la nourriture toujours distribuée et les shows enseignés dans le lagon.
Celui-ci sert essentiellement de « ferme à dauphins », marché juteux compte tenu de l’interdiction européenne de capturer des dauphins libres.  C’est ainsi que Beachie a été « sauvé » aux USA, dressé à SeaWorld puis «blanchi» aux Pays-Bas avant d’être livré au Boudewijn Seapark de Bruges.

La seconde installation, plus classique, est constituée par un ensemble de piscines en béton « sous dôme ».
Les deux populations de dauphins sont utilisées pour des exhibitions publiques.
Ceux des bassins de béton exécutent un show inspiré de celui de Sea-World, illustré parfois de manière cynique par la musique du film Free Willy.
Notons enfin que le delphinarium organise des programmes spéciaux sur demande, et tout récemment , des rencontres dans l’eau avec les dauphins.

SAUVETAGES ET REHABILITATIONS

Il convient d’ajouter qu’avec l’appui d’institutions partenaires (Ecomare et Seamarco), une succursale scientifique du parc d’attractions, du nom de SOS Dolfijn se livre au sauvetage de cétacés échoués (marsouins, phoques, orque, voire baleines).
On se souviendra à ce propos de la triste histoire de Johannes, une baleine à bosse mâle.
Il s’est échoué le 15 décembre 2012 sur l’île de Texel aux Pays Bas. Le pauvre animal a été euthanasié de manière ahurissante, sans aucune tentative d’assistance de la part des deux vétérinaires délégués par le Dolfinarium de Harderwijck. Le malheureux n’a succombé que trois jours plus tard au terme d’atroces souffrances. Un musée d’histoire naturelle, NATURALIS, avait déjà revendiqué l’achat de son squelette et fait une offre de prix.

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Johannès, la baleine martyre

Les marsouins et autres petits dauphins à flanc blancs sont, paraît-il, rendus avec succès à la vie sauvage dès lors qu’ils ont repris des forces.
Leur capacité à survivre en milieu naturel est testée une dernière fois dans le site de pré-réhabilitation de Oosterschelde d’où ils seraient finalement relâchés. Le cas de Morgan laisse planer des doutes sur l’intégrité de ces pratiques.

UN PEU D’HISTOIRE

Les relations entre le Dolfinarium de Harderijck et la compagnie Sea World USA, qui exploite le plus vaste réseau de delphinariums américains et domine largement le marché mondial du cétacé de cirque, sont étroites et complexes.

En 1987, notamment, Seaworld et le Delphinarium de Harderwijk ont conclu un marché juteux. Les responsables du parc hollandais voulaient acheter des pseudorques, une espèce chasseresse qui supporte mal la captivité mais impressionne les visiteurs. La compagnie américaine ne possédait pas de spécimens de cette espèce et fit donc appel aux pêcheurs de l’île d’Iki au Japon, dont elle finança les tueries atroces (tout comme celles de Futo et de Taiji) à plusieurs reprises et jusque récemment.

C’est ainsi que SeaWorld  put livrer 4 fausses orques au Dolfinarium de Harderwijk.
Mais pas pour rien !  En échange, SeaWorld reprenait l’orque Gudrun, capturée en Islande et « blanchie » comme de l’argent sale aux Pays-Bas en attendant que la compagnie américaine obtienne son permis d’importation. Durant les 11 ans qu’elle resta en Europe, Gudrun fut présentée au public lors des shows.


Gudrun donna naissance à 3 enfants.
Le premier fut Taima, né lors d’un ouragan, et le second Nyar. Cette dernière était à ce point mentalement et physiquement malade que sa mère tenta de la noyer. Elle survécut cependant jusqu’à l’âge de 2 ans. Gudrun est morte quant à elle 4 jours après avoir tenté d’accoucher pendant plus de 20 heurs d’un troisième enfant mort-né, le 25 février 1996. La cause de ce type d’accident est connue : une orque enceinte forcée de se traîner lors des shows sur le bord du bassin écrase immanquablement son fœtus.

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Nyar, l’enfant fou de Gudrun


Quant aux pseudorques Bandar, Oba et Siva, importés en 1987, ils sont tous morts entre 1992 et 1994 dans le bassin de Harderwijk.
Le 4ième a sans doute rendu l’âme pendant le voyage entre le Japon et les Pays-Bas…
Les responsables de cette sinistre farce furent  Mr. F.B. den Herder, directeur du Dolfinarium de Harderwijk et Lanny Cornell, chargé de mission pour SeaWorld.

Ces transferts n’étaient pas les premiers.
Dès 1968, une première orque du nom de Tula fut capturée à Malcom Island, près de Vancouver, mais décéda peu de temps après son arrivée à Harderwijck. En 1977, l’orque Winnie, capturée en Islande, séjourna dans les bassins hollandais entre octobre et novembre avant d’être expédiée en Grande Bretagne, au Windsor Safari Park. Magnus la suivit de peu, toujours capturé en Islande. Il décéda aux Pays-bas avant d’avoir pu être transféré ailleurs en novembre 1977, après deux mois de « repos » dans les bassins minuscules de Harderwijk.

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Winnie au Windsor Park, en Angleterre


Kona II eut plus de chances.

Issu de la même campagne de capture, il survécut à son passage à Harderwijk d’octobre à décembre 1977 avant d’être envoyé pour mourir au SeaWorld de San Diego.
Il en fut de même pour Hoi Wai et Canuck II, qui purent survivre en Hollande jusqu’à leur transfert respectif vers le Windsor Safari Park et le SeaWorld d’Orlando.
Gudrun, nous l’avons vu, resta au Delphinarium de Harderwijck pendant près de 11 ans. Capturée en Islande en 1976, elle quitta son bassin hollandais pour aller mourir aux USA en 1987.
Il y eut aussi Kenua, une orque qui fit le trajet de l’Islande aux Pays Bas en 1976 avant d’être envoyée à SeaWorld deux ans plus tard.

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Kahana et Kona II à SeaWorld

Le Dolfinarium de Harderwijk est l’antenne de SeaWorld en Europe.
A ce titre, il se pose en expert et en pourvoyeur de dauphins pour le Parc Astérix, Planète Sauvage, le Boudewijn Seapark (et Connyland, jusqu’à la fermeture) , sans parler des parcs espagnols.
La collusion la plus choquante fut le récent sauvetage de l’orque Morgan. Celle-ci fut maintenue dans un bassin minuscule au Dolfinarium de Hardewijk avant d’être livrée à Loro Parque, en vertu d’un accord secret entre le parc marin de Ténériffe, les Pays Bas et SeaWorld.

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Morgan à Harderwijk

Notons enfin que des recherches sur le langage des dauphins ont été menées à Harderwijk à des fins militaires. 
L’étude de Vladimir Markov a été conjointement financée par les services scientifiques de l’OTAN et ceux du Dolfinarium  hollandais.

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Le Dolfinarium de Harderwijk se débarrasse de ses dauphins

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