Dauphins de Taiji en Europe
En accueillant d’anciens pays de l’Est au sein de l’Union Européenne, c’est aussi leurs delphinariums que nous accueillons. Jamais contrôlés, couverts par des permis d’importation bidons achetés auprès de fonctionnaires corrompus, ces établissements sont peuplés de dauphins capturés au Japon ou en Mer Noire.
Pourtant l’Europe ne sévit pas. Elle ne réagit pas. Au contraire, elle soutient la construction de delphinariums en Roumanie et en Lituanie. Elle tolère l’intolérable cirque aquatique de Varna en Bulgarie.
C’est que cet apport de dauphins frais constitue une aubaine pour nos propres delphinariums, en risque extrême de consanguinité.
Le rapport annuel de l’EAZA indique que « la mortalité néonatale est un problème majeur, qui ne permet pas, jusqu’à présent, de maintenir les effectifs de la population ex situ totale de grands dauphins à des niveaux stables sans apports extérieurs. Malgré des investigations pathologiques poussées, le problème n’a pas pu être résolu » (Van Lint et al., 2006).
Une révision de 1998 de l’European bottlenose dolphin studbook [Registre européen d’élevage du grand dauphin] a révélé un autre problème d’importance: « le nombre de dauphins fondateurs, en particulier de mâles, pourrait constituer un facteur critique à la croissance de la population européenne dans le futur » (Hartmann, 2000). Page 20 du Rapport WDCS-Born Free
Au-delà des pays de l’Est, de lourdes suspicions pèsent sur certaines compagnies de parcs d’attractions, qui aurait fait transiter des dauphins de Taiji via l’Iran et la Russie. La chose est d’autant plus facile qu’il n’y a aucun registre européen officiel des cétacés en captivité, comme il en existe un aux USA (MMIR). Quand on se rend compte que le Marineland d’Antibes a pu perdre deux dauphins, Eclair et Mila, sans que personne ne sen aperçoive dans le public pendant six mois, on se dit qu’on aurait pu aussi bien les remplacer par des individus du même âge, et il n’y aurait jamais eu de décès !
La demande pour des « gènes frais » peut certes être satisfaite par une insémination artificielle.
Mais c’est un processus qui coûte cher et demande une surveillance régulière de la femelle pendant des mois. Il est tellement plus simple de se procurer des dauphins là où ils coûtent le moins : à Taiji !
Le delphinarium de Constanta en Roumanie
2018
Le delphinarium de Constanta en Roumanie agrandit ses installations minuscules.
Voilà qui fera plaisir aux dauphins de Taiji qu’il détient !
Quant aux dauphins de Barcelone, ils étaient supposés rejoindre un sanctuaire en Grèce, pas un mouroir en Roumanie !
Delfinariu Constanta in Romania will expand dolphin pools – according to the news, the addition will meet European…
Posted by Ceta Base on Tuesday, February 20, 2018
2014
Dauphins chinois
L’organisation ProWal et le WDSF recherchent actuellement des preuves attestant de l’importation illégale de dauphins capturés à Taiji par le delphinarium de Constanta en Roumanie, un pays membre de l’Union Européenne.
Aucun des 30 delphinariums de l’Union Européenne n’a accepté de répondre lorsqu’il leur a été demandé de leur fournir des échantillons d’ADN de leurs dauphins captifs, ce qui aurait sans doute permis d’avoir un aperçu sur l’origine réelle de ces cétacés. On sait que la CITES interdit l’importation de dauphins en Europe pour un usage strictement commercial.
En septembre dernier, ProWal inspecté le delphinarium de Constanta en Roumanie.
L’organisation avait été avertie que les dauphins qui y étaient détenus provenaient des chasses brutales au rabattage à Taiji. ProWal a découvert que deux des trois dauphins d’origine avaient été achetés pour 500.000 euros à un zoo de Pékin, qui affirmait qu’il s’agissait d’animaux nés en captivité. L’un des deux est mort aujourd’hui.

En 2010, la presse chinoise salue l’arrivée de ses trois dauphins en Roumanie
Le propriétaire du delphinarium roumain continue à prétendre que ces dauphins sont nés captifs.
Une telle assertion n’est pas crédible. Le seul succès en matière de reproduction a eu lieu dans ce établissement en 2003 mais le delphineau n’a pas survécu.
En outre, il n’existe aucun document prouvant qu’un dauphin soit jamais né en captivité à Pékin.
Bien au contraire, la Chine, la Russie et l’Ukraine font partie des plus gros acheteurs de dauphins capturés lors de chasses sanglantes au Japon. Leurs delphinariums ne se donnent pas la peine de se lancer dans des programmes de reproduction inutilement coûteux, alors que les dauphins sauvages sont disponibles à bas prix sur le marché.
Quant au gouvernement roumain à Bucarest, il a refusé de remettre le moindre échantillon d’ADN, tout comme le propriétaire du delphinarium de Constanta.
Juergen Ortmueller, directeur à la WDSF, a réagi par ces mots : « Nous sommes ici devant le manque de transparence typique propre à tous les delphinariums d’Europe, qui se cachent derrière leur propre invention, les fameux « programmes de reproduction EEP», pour que personne d’extérieur au métier ne puisse savoir ce qui se passe».
L’agent Popescu
Un investisseur financier de Suceava en Roumanie, connu sous le nom de Popescu, a contacté ProWal l’automne dernier.
Il demandait à l’organisation allemande de l’aider à construire une nouveau delphinarium privé. Il était tombé par hasard sur le site de ProWal et pensait que cette association soutenait les delphinariums !
Le plan proposé était le suivant :
Dès que les dauphins auraient été importés de Chine, de Russie ou d’Ukraine, le delphinarium ouvrirait ses portes au public et ferait d’excellentes affaires. Aucun problème pour se procurer les documents d’importation nécessaires, a encore expliqué ce promoteur roumain en attractions touristiques.
Puisqu’aucun des pays désignés par le correspondant de ProWal (Chine, Russie, Ukraine) n’a jamais réussi à faire se reproduire un dauphin en bassin et n’en a nul besoin, on peut supposer que tous les dauphins achetés auraient été amenés du Japon, en passant par d’autres pays, avant de rejoindre la Roumanie.
Le soutien de l’Europe
ProWal et WDSF ont également découvert au fil de leurs recherches que l’Union européenne soutenait la construction d’un delphinarium en Roumanie, en puisant dans un fonds de construction à hauteur de 900.000 euros. L’Union Européenne avait déjà payé l’essentiel du coût de construction de 11,5 millions d’euros pour le delphinarium de Kleipeda, en Lituanie.
ProWal et la WDSF demande dès lors à l’Union Européenne de cesser immédiatement d’aider à la construction de delphinariums en Roumanie et en Lituanie. Une interdiction sans exception doit être mis en œuvre dans tous les pays européens. Il y a aujourd’hui un grand manque de transparence quant à l’origine des animaux dans les delphinariums existants, où aucun contrôle n’est mené à ce propos.
Lire l’article original.
Delfinarium in Constanta/Rumänien – ProWal
Inventaire
Le Delphinarium de Constanta, remis à neuf l’an dernier, détient 3 dauphins. Il s’agit de :
Chen-Chen, femelle capturée en 2003.
Pei-Pei, femelle capturée en 2005
N-Ni, mâle capturé en 2006/2007.
12 dauphins (Tursiops et Communs) et un petit marsouin du nom de Survivor y sont morts.
Il y a de 3 à 5 shows par jour.
Un député indépendant réclame aujourd’hui que soit reconnu aux dauphins la qualité de «personne non humaine».
En Bulgarie, le Delphinarium de Varna possède 4 dauphins : Dolly ( F), Kimbo (M), Poppy (F), Yoanna (M), et Bimbo (M), ces deux derniers dauphins étant nés captifs et leurs parents capturés en des lieux et à des dates non précisées.
6 dauphins, dont des enfants, y seraient morts depuis 1984.
Le delphinarium de Varna a expédié en Inde, à une date inconnue, 3 dauphins capturés. On suppose que ce sont ceux qui sont morts à Chenai en 1997.
En Lituanie, entré plus tôt dans l’Union, le Sea Museum de Klaipedos possède 7 dauphins.
Deux d’entre eux ont fait la navette, deux fois dans le cas du mâle, entre la Lituanie et le delphinarium d’Attica en Grèce. 3 ont été capturés en Mer noire. Le delphinarium aurait perdu 5 dauphins dont 2 nés captifs. Il pratique activement la soi-disante « delphinothérapie ».
Si l’Ukraine rejoint jamais l’Europe, nous aurons 18 delphinariums en plus, uniquement peuplés de dauphins fondateurs capturés en mer. Et si la Turquie nous rejoint, cela fera 10 delphinariums de mieux, toujours garnis de dauphins frais.
On se doute que les directeurs de zoo sont de fervents partisans de l’Europe élargie et des relations avec la Chine… et le Japon !
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