Chris Dusauchoit face au delphinarium de Bruges
Dans cet article en ligne du journal « Het laatste Nieuws », on découvrira le combat courageux d’un « flamand connu » apprécié des médias, le présentateur animalier Chris Dusauchoit.
Cet homme est aujourd’hui à peu près seul à dénoncer un fait gênant nié par le gouvernement flamand : le delphinarium de Bruges est de toute évidence un cirque, qui n’exhibe qu’un nombre limité d’animaux (dauphins et otaries), contraints de se livrer à des spectacles payants devant un public regroupé sur des gradins.
C’est donc d’un cirque avec animaux sauvages qu’il s’agit, puisque les dauphins, même nés captifs, ne sont pas plus des animaux domestiques que les tigres, les zèbres ou les hippopotames. Or les cirques avec animaux sauvages sont interdits par la loi en Belgique.
Mais le delphinarium de Bruges reste autorisé.
Lisons l’article…
Chris Dusauchoit dénonce le cirque aquatique de Bruges
Chris Dusauchoit, le présentateur bien connu d’émissions sur les animaux, est lui-même un grand défenseur des animaux. Dans une interview accordée au magazine De Morgen le week-end dernier, il se montre très critique à l’égard des propriétaires du Boudewijnpark.
« Ils affirment qu’ils ont des dauphins parce qu’ils les protègent comme des espèces en voie de disparition. Mais ce n’est pas vrai : les dauphins ne sont pas en danger dans la nature. Ils vous disent ne pas comprendre pourquoi les otaries ne devraient pas partager leur espace exigu avec les dauphins. La porte-parole du delphinarium ose écrire :
«Le rôle des dauphins de notre parc est d’être des ambassadeurs de leur espèce. » Là, j’ai tweeté: « La prison de Lantin, pleine d’ambassadeurs de la Belgique sauvage ! » Je veux que le delphinarium de Bruges ferme, voilà le but. Malheureusement, son fonctionnement est régi en Flandre par la législation relative aux zoos, et non aux cirques. Or, ce n’est pourtant qu’un cirque aquatique ! «
Nés et élevés en captivité
Bien que la réglementation sur la protection des animaux soit désormais une compétence strictement flamande, son ministre de tutelle, Ben Weyts (N-VA) aussi bien que les responsables du delphinarium, ne restent pas insensibles à la question de Dusauchoit.
Mais aucun d’entre eux n’a exprimé son soutien à une fermeture.
« Le parc a fait de grands efforts pour améliorer le bien-être de ses animaux. Je n’ai pas l’impression que ceux-ci soient insatisfaits. La plupart sont nés en captivité et n’ont donc rien connu d’autre. Ce n’est pas une bonne idée de les jeter dans l’océan », déclare Dirk de fauw (CD & V).
Mercedes Van Volcem (Open VLD) en rajoute :
« A ce compte-là, vous devriez aussi fermer le zoo d’Anvers ou le parc Pairi Daiza à Mons. Je ne perçois pas bien le problème avec leurs conditions de vie. Je voudrais m’asseoir autour d’une table avec Chris Dusauchoit, parce que je suis moi aussi une passionnée des animaux ».
De beaux moments en famille
Le sénateur Pol Van Den Driessche (N-VA) suit le raisonnement de ses collègues :
« Le parc répond à toutes les exigences. Il n’y a pas non plus de plaintes. Beaucoup de familles et d’enfants vivent là-bas passer de bons moments. Il ne me semble pas opportun de fermer ce delphinarium. »
Selon le maire de la ville Renaat Landuyt (Parti socialiste), aucun problème non plus :
« Je suis dans le doute à ce sujet. Je n’ai pas l’impression que les animaux soient maltraités. C’est devenu une tradition et la loi le permet. »
De bons résultats
La responsable commerciale du delphinarium, Geertrui Quaghebeur, respecte l’opinion de Dusauchoit, mais elle affirme que les animaux sont bien soignés.
« Nous les avons examiné il y a un mois et tout le monde a passé le test avec brio. Les dauphins sont des animaux sociaux. Vous devez donc être engagés avec eux dans une relation forte. C’est ce que nous faisons ici. Mettez-les dans la nature, ils sont morts en deux jours ».
Selon Quaghebeur, l’avenir commrecial du delphinarium est assuré.
« L’année dernière nous avons eu 300.000 visiteurs ! Nous avons obtenu le meilleur résultat de la dernière décennie. En outre, de plus en plus d’écoles se pressent pour venir écouter nos programmes sur la vie des dauphins ».
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« Dolfinarium moet dicht »
Eh oui, Monsieur Duchaussoit est bien seul !
Et c’est un scandale qu’à part l’association Bite Back, aucune organisation flamande de défense animale ne vole à son côté au secours des dauphins de Bruges.
Pire même, certaines d’entre elles, comme Gaia, n’ont pas hésité à signer un compromis honteux avec cette entreprise commerciale et à lui offrir un blanc-seing pour les dix ans à venir. La Flandre vit-elle donc à ce point en dehors du monde, les yeux à jamais fixés braqués sur la Tour de l’Yser et la Bataille des Eperons d’Or ?
C’est pourtant bien à Leuven que le film Black Fish a été projeté pour la première fois en Belgique.
Les Pays-Bas ne sont pas loin et là-bas, le débat fait rage sur l’avenir d’un delphinarium autrement mieux équipé que la prison obscur de Bruges, celui de Hardewijk.
Alors quoi ? Jamais entendu parler de The Cove ? De l’industrie malsain du dauphin esclave ?
En quoi, je vous le demande, le fait que des dauphins naissent en captivité leur rend-il la vie plus agréable ? La mort récente du petit Aïcko à Planète sauvage, nous rappelle que ce sont les dauphins nés captifs qui meurent les premiers, bien avant l’âge, car leur constitution physique est faible et leur système immunitaire détruit par trop d’antibiotiques.
Au moins 30 dauphins sont morts sous le dôme obscur de Bruges depuis 1970 !
Si les conditions de vie y étaient aussi merveilleuses que le delphinarium le prétend, sans requins, sans pollution, sans filets de pêche, avec de la « nourriture de première qualité » servie tous les jours à heure fixe et des soins médicaux, TOUS ces dauphins devraient être encore en vie aujourd’hui, comme l’est toujours l’extraordinaire doyenne des bassins Puck, née libre aux alentours de 1966.
Selon la NOAA, la duré de vie moyenne des dauphins est de 40 à 50 ans – et non de 15, comme ose l’affirmer le delphinarium ! – et Puck est donc tout à fait dans les normes.
C’est la mort de Flo à 13 ans qui ne l’est pas, ou celle de Milo à 8 ans, ou de tous ces bébés morts au bout d’une semaine. C’est la mort des plus étranges de ce pauvre Beachie, qui ne supportait pas d’avoir été enfermé sous le dôme suffoquant de Bruges et dont une veine du sinus a, dit-on, éclaté. Ce genre de pathologie est une conséquence directe de la vie captive dans de l’air saturé de chlore, qui n’advient jamais en milieu naturel.
Imagine-t-on que Puck n’a plus ressenti la chaleur du soleil directement sur sa peau depuis 1988 ? Elle n’a plus quitté la piscine sous dôme depuis toutes ces années ! Et elle vit encore ?
Oui, elle vit encore, parce que par chance, on lui a laissé sa fille et ses petits-enfants près d’elle et que cela lui donne la force de survivre.
Ce n’est pas le cas, hélas, de tous ces petits esclaves qui naissent en bocal puis meurent avant même d’être adultes.
Personne, bien sûr, n’a songé une seule seconde à jeter les dauphins de Bruges en pleine mer.
C’est encore l’un de ces « faits alternatifs » répandus par l’Industrie, à l’instar des sanctuaires marins qualifiés de « cages de mer » par SeaWorld.
Puck, Linda et Roxanne sont toutes trois nées dans l’océan et n’ont été capturées que vers l’âge de trois ans. Elles pourraient donc se débrouiller en mer, mais ce serait trop risqué pour les petits.
L’idéal pour les dauphins de Bruges est donc ce centre de retraite et de réhabilitation qui se met en place en Grèce, sur l’île de Lipsi, un projet auquel le delphinarium devrait participer.
Là, dans une eau profonde semée de rochers, d’algues et parcourues de poissons, mais protégés du grand large par un immense filet au large mailles, les dauphins pourraient au moins disposer de l’espace et des profondeurs marines dont leur corps a tellement besoin.