Boudewijn Seapark : illégal ?
2010
« Les spectacles des oiseaux de proie dans le zoo de Pairi Daiza et dans le Boudewijn Seapark faisaient participer une variété de faucons, de chouettes, d’aigles et de vautours qui volaient en liberté sous le contrôle du personnel du zoo.
Bien que le public spectateur n’ait pas été encouragé à toucher ces animaux potentiellement dangereux, le personnel faisait voler ces oiseaux à proximité dangereuse ou au milieu du public spectateur. Dans certains cas, le public a dû se déplacer pour éviter les serres ou les ailes des oiseaux ».
Enquête 2011 sur les zoos de l’UNion Européenne
P 19 et 20

Bruges : plein soleil pour les rapaces nocturnes… YG 2012

Enfants harcelant un vautour et qui se trouvent en grave danger de se faire crever les yeux. (Photo YG. Mai 2012)
«Les animaux détenus à l’extérieur doivent pouvoir s’abriter lorsque les conditions atmosphériques sont défavorables»
(Article 5, Arrêté RD8/1998)
« Le Ministre peut fixer des prescriptions supplémentaires relatives aux conditions d’hébergement d »espèces animales, en particulier en ce qui concerne les dimensions minimales des logements pour animaux et leur aménagement».
(Chapitre III, Section I, Article 8, Arrêté RD8/1998)
A Bruges, beaucoup d’animaux étaient souvent à l’étroit dans leur enclos et beaucoup d’enclos ne prenaient pas en compte de manière adéquate les besoins spécifiques à chaque espèce.
Cela était particulièrement apparent dans les enclos abritant des espèces dont l’aire de répartition est vaste ou de grands oiseaux de proie qui ne semblaient pas avoir assez d’espace pour faire de l’exercice ou pour exprimer leur comportement naturel, et dans le cas des oiseaux, manquaient d’espace vertical et horizontal pour pouvoir voler.
La majorité des oiseaux de proie, dont les chouettes, les aigles et les vautours étaient attachés à des lanières de cuir fixées aux pattes de l’oiseau («aylmeri») et à des sangles («jets »). Ils étaient maintenus par une patte dans une position fixe ou dans le cas du Boudewijn Seapark, à un cadre. De plus, de nombreux enclos n’avaient pas suffisamment d’abris pour tous les animaux présents « .
La majorité des oiseaux de proie, et notamment ce condor des Andes (Vultur gryphus), étaient attachés à une longe par une patte et la longe était attachée à une structure horizontale par un anneau.
Cela ne permettait aux oiseaux que de sauter d’un perchoir à un autre et la longueur de la longe ne leur permettait pas de voler. Les Standards de la Pratique Moderne des Zoos du Royaume Uni (Annexe 8) stipulent que « les vautours du nouveau monde ne devraient pas être attachés à une longe ».
Enquête 2011 sur les zoos de l’UNion Européenne
P 25 et suivantes

Un bassin minusucle pour 7 otaries. YG 2012

Une histoire idiote et incompréhensible de trésor caché. YG 2012
« Cependant, les spectacles de mammifères marins incorporaient des tours typiques d’un cirque, des accessoires et des acrobaties sur un fond musical ; ils présentaient des animaux suivant des comportements naturels minimaux ; et ils ne fournissaient que des informations limitées sur leurs caractéristiques naturelles. Ces constatations semblent violer les obligations de l’Article 24 de l’Arrêté RD8/1998
Une évaluation du delphinarium Boudewjin Seapark menée en septembre 2005 par Dr. Toni Frohoff, un biologiste spécialiste du comportement animal et un consultant sur les questions de captivité des dauphins, en est arrivée aux mêmes observations (Frohoff 2005). Frohoff a remis en question la valeur éducative du spectacle de dauphins et d’otaries le décrivant comme «un numéro de cirque comique» plutôt qu’une présentation à vocation éducative.
Ce rapport indiquait que les dauphins étaient en particulier exhibés «d’une manière servile et exploitée les faisant se comporter plus comme des clowns que comme des dauphins».
Enquête 2011 sur les zoos de l’Union Européenne
P 25 et suivantes

La mer d’où viennent ces phoques est juste à côté… YG 2012

Phoque triste au Boudewijn Seapark
« Depuis 10 ans, nous recueillons et soignons ces animaux dans la clinique pour phoques et les zones de quarantaine, avant de les relâcher dans la mer. À la nouvelle académie des phoques, vous apprendrez comment ces animaux sont recueillis et soignés ».
Sea Life. A Bruges, on les garde et on leur fait faire des shows….

Préservation de l’espèce ou big business ?

Le WWF coopère avec l’Industrie de la Captivité
Les auteurs du présent rapport ont tenté, à plusieurs reprises, d’obtenir des informations sur la reproduction du grand dauphin en captivité, auprès du Programme sur les espèces menacées de l’European Association of Zoos and Aquaria (EAZA), qui s’emploie à coordonner l’élevage de nombreuses espèces détenues dans les zoos de l’UE.
Ces tentatives ont échoué, mais le rapport annuel de l’EAZA, en 2004, indique que « la mortalité néonatale est un problème majeur, qui ne permet pas, jusqu’à présent, de maintenir les effectifs de la population ex situ totale de grands dauphins à des niveaux stables sans apports extérieurs. Malgré des investigations pathologiques poussées, le problème n’a pas pu être résolu »
(Van Lint et al., 2006).
Une révision de 1998 de l’European bottlenose dolphin studbook [Registre européen d’élevage du grand dauphin] a révélé un autre problème d’importance :
« Le nombre de dauphins fondateurs, en particulier de mâles, pourrait constituer un facteur critique à la croissance de la population européenne dans le futur » (Hartmann, 2000).
Face aux échecs de reproduction en captivité et à la mort prématurée de leurs cétacés, de nombreux delphinariums à travers le monde se tournent toujours vers l’acquisition d’animaux issus de populations sauvages.
Si le nombre de delphinariums en Union européenne reste stable ou augmente, les importations de nouveaux dauphins prélevés à l’état sauvage pourraient s’avérer nécessaires, en dépit de l’interdiction sur l’importation de cétacés dans l’UE à des fins principalement commerciales, imposée par le règlement (CE) n° 338/97 du Conseil relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le
contrôle de leur commerce.
(Voir version 2013)
Réintroduction dans la nature
La directive Zoo de l’UE a été adoptée pour répondre à l’obligation de la Communauté européenne d’adopter des mesures pour la conservation ex situ, conformément à l’article 9 de la Convention pour la diversité biologique.
L’article 9 exige des Parties qu’ils adoptent des mesures pour « la reconstitution et la régénération des espèces menacées et la réintroduction de ces espèces dans leur habitat naturel dans de bonnes conditions ».
A l’exception des cétacés qui se sont échoués sur le littoral européen et qui ont suivi une réhabilitation à court-terme en captivité, avant d’être remis en liberté, il n’y a plus eu d’incidences de cétacés détenus dans des delphinariums en UE et qui aient été réintroduits dans leur milieu naturel, depuis le début des années 1990.
En 1991, trois grands dauphins captifs dans un delphinarium du Royaume-Uni (RU) ont été relâchés dans les eaux des îles Turcs-et-Caïcos.
Néanmoins, la réintroduction des dauphins n’est survenue qu’après la fermeture du delphinarium en question, suite à une campagne menée avec succès contre la captivité des dauphins et pour l’ajout de nouvelles exigences sur la détention des cétacés à l’UK Zoo Licensing Act (Born Free Foundation 2010 et Simmonds, 2011).
A notre connaissance, aucun delphinarium en UE n’a été impliqué dans la réintroduction de dauphins captifs en milieu naturel à des fins de conservation.
Des tentatives ont été faites dans d’autres parties du monde pour maintenir en captivité et élever des espèces de cétacés menacées d’extinction, comme le Baiji ou dauphin de Yangtze, mais ces animaux, comme les autres cétacés, ont montré de faibles taux de survie en captivité (Dudgeon, 2005).
De plus, la reproduction de dauphins appartenant à différentes populations, au sein des delphinariums en UE, a donné naissance à des animaux qui n’ont pas de valeur dans la nature, en termes de conservation, à cause des problèmes de brassage génétique.
(Rose et al., 2009).
EU Dolphinaria Report 2010

Le bassin nu de Bruges : une reproduction fidèle du milieu naturel ? YG 2012

Pas de vent ni de ciel, ni de soleil direct. YG 2012
« Les grands dauphins ont des espaces vitaux qui peuvent atteindre 300 kilomètres (km) et certains ont été suivis parcourant des distances de 1076 km en 20 jours (Frohoff et Packard, 1995). Les orques peuvent plonger jusqu’à 60 mètres et se déplacer sur des distances de 160 km en une journée.
Les baleines et les dauphins sont presque toujours en mouvement, même lorsqu’ils se reposent. Ils passent moins de 20% de leur temps à la surface de l’eau et ce temps est encore réduit chez de nombreuses espèces. Ils vivent dans un monde qui est majoritairement acoustique. Ils sont également de grands prédateurs.
Les cétacés sont très intelligents et sont dotés de conscience de soi, y compris de la capacité à se reconnaître dans un miroir (Reiss et Marino, 2001). Il devient de plus en plus évident que ces animaux possèdent une culture; la source de savoirs fondamentaux dont ils ont besoin pour survivre (Whitehead et al., 2004 et Whitehead, 2011), et c’est l’une des raisons pour laquelle les jeunes dauphins demeurent si longtemps auprès de leurs mères (Rose et al., 2009). En Argentine, des orques sauvages enseignent à leur progéniture une technique de chasse qui consiste à capturer des otaries en s’échouant délibérément sur le rivage (Whitehead, 2011).
En Australie, des grands dauphins sauvages utilisent des éponges comme outils pour protéger leurs rostres lorsqu’ils s’alimentent sur le fond marin, un savoir qui a été transmis de génération en génération (Krützen et al., 2005).
La prise de conscience croissante de la complexité sociale de ces animaux dans leur environnement naturel peut avoir des implications significatives sur les autorités compétentes dans le domaine de la conservation, surtout en ce qui concerne l’importance du rôle de l’individu au sein d’une société et de la transmission transgénérationnelle des connaissances aux autres membres du groupe (White, 2011).
Il est de plus en plus manifeste que ces animaux complexes souffrent d’importants problèmes de santé et de bien-être en captivité (Rose et al., 2009)
EU Dolphinaria Report 2010 P.21
Photo 2012

Pas vraiment ridicule. Mais infantilisant. YG 2012

Jamais les dauphins Tursiops ne font de salto arrière en liberté. Et surtout pas à coups de sifflets et de privation de nourriture. YG 2012
Au moment de l’enquête, trois des six zoos belges donnaient aux visiteurs l’opportunité de voir un spectacle ou des représentations d’animaux. Les espèces y participant étaient : les phoques communs (Phoca vitulina), les otaries de Californie (Zalophus californianus), les oiseaux de proies (Tyto alba, Asio otus, Parabuteo unicinctus et Vultur gryphus), et les grands dauphins (Tursiops truncatus) au Boudewjin Seapark (…)
La majorité des spectacles étaient accompagnés de musique.
Tous les spectacles d’animaux incluaient un commentaire par un membre du personnel du zoo qui incluait des informations limitées sur les espèces et leur habitat.
Les spectacles de dauphins et d’otaries en particulier manquaient considérablement d’informations sur les espèces et se composaient principalement d’un répertoire varié de tours, d’acrobaties et de comportements non-naturels conçus pour faire rire et divertir plutôt que pour éduquer le public sur les espèces. Il y avait de façon générale peu de référence à la conservation des espèces.
Par exemple, le spectacle de dauphins à Boudewjin Seapark durait à peu près 17 minutes mais la durée totale des informations éducatives données au cours du spectacle représentait 16% de la représentation totale.
Ces informations n’incluaient pas le nom scientifique des espèces, ni d’informations sur leur habitat ou leur répartition naturels, ni de références à leur statut de conservation ou aux menaces auxquelles elles sont confrontées dans la nature.
Le reste de la représentation comprenait des dauphins exécutant différents tours sur fond de musique et qui, entre autres, venaient s’échouer volontairement sur le bord de la piscine, battaient de la queue, lançaient des ballons, sautaient en l’air pour toucher un jouet suspendu, culbutaient avec ensemble et poussaient leur dresseur dans l’eau (WDCS 2011) ».

Comique… Le dauphin suit son maître comme un petit chien !
Enquête 2011 sur les zoos de l’UNion Européenne
P 25 et suivantes

« Ne nagez pas avec les dauphins libres ! » clament les delphinariums, qui donnent l’exemple. YG 2012
Cependant, les spectacles de mammifères marins incorporaient des tours typiques d’un cirque, des accessoires et des acrobaties sur un fond musical ; présentaient des animaux suivant des comportements naturels minimaux ; et ne contenaient que des informations limitées sur leurs caractéristiques naturelles. Ces constatations semblent violer les obligations de l’Article 24 de l’Arrêté RD8/1998.
« Les spectacles d’animaux qui reposent sur des comportements non-naturels ou anthropomorphiques donnent une vue déformée du comportement naturel des animaux et, par conséquent, le public est moins susceptible d’apprendre quelque chose dutile sur les caractéristiques naturelles des animaux lors de ce type de spectacles » (Frohoff 2004; Barney et al., 2005; Curtin & Wilkes 2007; WDCS 2011).
C’est aussi la conclusion atteinte par l’Association Européenne pour les Mammifères Aquatiques qui recommande que dans un delphinarium «les commentaires doivent se concentrer sur les faits biologiques. Tout commentaire menant à la confusion ou au ridicule doit être omis.
Les représentations anthropomorphiques et comiques doivent être omises» (EAAM 1995).
Une autre recommandation apparemment ignorée par le delphinarium Boudewjin Seapark. (…)
Le SBAC et la Commission des parcs zoologiques devraient chercher à éliminer progressivement tout spectacle de ce type dans les zoos dès que possible.
Enquête 2011 sur les zoos de l’UNion
Européenne (2010)
P 43 et suivantes

La domination de l’homme sur l’animal
Un dresseur monte sur le dos d’un grand dauphin (Tursiops truncatus) au cours du spectacle de dauphins organisé deux fois par jour. Le spectacle suit une musique forte et inappropriée et se compose principalement de dauphins exécutant des acrobaties typiques d’un cirque pour divertir le public.
Cela semble violer la loi belge sur les zoos qui exige que tous les spectacles d’animaux se concentrent sur les caractéristiques et le comportement naturels des animaux.
Enquête 2011 sur les zoos de l’UNion Européenne (2010)
P 43 et suivantes
Les photos de cette page ont été prises en mai 2012.