
Nettoyage de bassin au Japon
Japon : après le massacre, la vie captive
D’après un article de Take Part
« C’est si horrible. » « Oooh » « Terrible. » « Cela me rend malade. »
Ce ne sont là que quelques commentaires parmi des milliers relevés sur Internet après la diffusion dune photo de dauphins échoués lors du nettoyage de son enclos aquatique.
Prise par le photographe chinois Huang Ju-Chen, l’image non datée nous montre un dauphin couché à même le sol d’un aquarium tandis que les ouvriers japonais nettoient la crasse d’une piscine mal filtrée.
« J’ai été choqué par la façon dont le personnel ignorait la souffrance du dauphin et ne semblait guère pressé de re-remplir la piscine », a déclaré Huang-Ju-Chen.
Alors que les gens sur l’Internet se scandalisaient de cette pratique, il semble en en fait que celle-ci n’ait rien d’exceptionnel.
« Ce que vous voyez sur ces photos et dans ces vidéos est un nettoyage de routine. C’est ainsi que cela se passe dans les 51 parcs marins de l’archipel nippon au moins une fois par mois, et parfois même deux fois par mois durant l’été», explique Ric O’Barry.
« Ils vident la piscine puis frottent les algues qui se sont développées sur les parois. Ensuite, ils passent le tout à la lance d’arrosage et remettent de l’eau quand le travail est terminé.
C’est ce qui se passe aussi aux Etats-Unis, en Europe et partout ailleurs, là où des dauphins sont détenus dans des réservoirs ».
Le mot clé du commentaire de Ric O’Barry est «dans des réservoirs. »
Dans les eaux libres et sans limites de l’océan, un dauphin sauvage peut vivre au-delà de 50 ans.
Enfermé dans un aquarium, sa vie se passe à tourner en rond sans but dans un espace clos minuscule, au point de l’amener le plus souvent à un stade de dépression profonde ou à des actes de suicide.
Même dans les plus grandes installations, les dauphins en captivité ne disposent que de moins de 1/10.000ième de 1 % (0,000001) de l’espace dont ils ont besoin en milieu naturel.
Comparer cette situation au fait que certains dauphins sauvages peuvent nager jusqu’à 100 miles par jour rien que pour chasser leur nourriture avec leurs amis et vous commencerez à comprendre pourquoi maintenir un dauphin captif dans une piscine temporairement vide ou remplie n’est rien de plus qu’une privation cruelle des droits fondamentaux des cétacés.

Le quotidien de ceux qui ont survécu aux boucheries de Taiji.
Ce qui suit devrait être un petit film de propagande en faveur de la légendaire gentillesse des dresseurs japonais à l’égard de leurs captifs.
En fait, le dauphin de la vidéo, que l’on voit venir s’échouer à répétition pour quémander quelques caresses auprès d’une soigneuse distraite, appartient à une espèce commune en Mer du Japon.
Il s’agit d’un dauphin tacheté pantropical (Stenella attenuata).
Déjà gravement menacés par les prises accidentelles des filets dérivants, plus de 2.000 individus sont massacrés par les criminels japonais chaque année, dans des filets ou à l’aide de harpons. Le Japon est le seul pays au monde à tuer volontairement, à manger et à enfermer à vie dans des bassins des cétacés de cette espèce.
A l’instar des 50 dauphins bleu et blancs « Stenella coeruleoalba » massacrés fin d’octobre 2012, toute la famille de ce dauphin a du passer à la boucherie. Il est seul. Il a besoin de contact. Il vient chercher un peu d’amour et de vie sociale auprès de l’humain même qui l’a condamné à ce destin sinistre.
Il n’a pas d’autre choix.
Mais tous les malheureux épargnés pour amuser les foules sont devenus à jamais des sortes de jouets vivants, des esclaves affamés et obéissants qui suivent leur nouveau maître comme des chiens.
Le comportement de ce dauphin-ci – un Tursiops – est typique. Il s’échoue pour de bon.
Tentative de suicide ? Dressage mal compris et mal exécuté ? Ses geôliers ont en tout cas bien du mal à lui faire entendre raison et à le ramener dans l’eau.
Dans d’autres cas, la volonté de mourir est plus évidente, comme le montre cette vidéo bien connue d’une pseudorque dressé à faire le clown et qui, tout à coup, n’en peut plus. Certaines espèces, également très appréciées pour leur chair et bien peu adaptées à vivre ailleurs qu’au large, doivent se soumettre aussi à cette vie qui n’en est plus une.
Ici, un dauphin à flanc blanc du Pacifique, cétacé hautement pélagique pour qui la vie en bassin est particulièrement atroce. Pourtant, l’Aquarium de Vancouver en a acheté souvent aux tueurs japonais…

Dolphin Base : le premier cercle de l’enfer.
Tous ces dauphins ont connu une première phase, terrible : celle de la désensibilisation.
Dès la capture, et après qu’on ait fait le choix des plus belles prises, les autres étant tués à l’aide d’une tige de métal enfoncée dans la tête – on leur injecte des calmants pour qu’ils se tiennent tranquilles.

Enclos portuaire de dressage. Photo Ric O’Barry
Du jour au lendemain, ils ont été arraché loin des leurs et de leur monde dans une confusion de cris et d’angoisses.
Ils ont vu assassiner leurs parents, leurs amis.
Ils s’agitent, ils ont peur, ils ne comprennent plus rien !
On leur impose alors un dressage primaire et violent, pour leur apprendre à manger du poisson crevé puis à obéir pour manger. Ceux qui s’y refusent sont entubés de force ou meurent.
Qu’importe ! La mer en est pleine et chaque automne, les pêcheurs de Taiji en amènent de nouveaux.

Dressage intensif.
Leurs conditions de détention sont primitives et cruelles.
Lorsque la tempête frappe, ils ne peuvent séloigner en haute mer et manquent suffoquer sous les vagues.
Puis leur nouvelle vie commence. Ennui, tristesse, solitude, shows, ennui, tristesse, solitude, shows… Jusquà la fin de leur vie brisée !
Mais ne nous leurrons pas : qu’ils soient capturés avec la barbare sauvagerie de l’Association des Pêcheurs de Taiji, ou arrachés à leurs familles ailleurs dans le monde par des professionnels qui ne les noient pas volontairement, qu’ils soient même nés captifs, les dauphins n’ont rien à faire en bassin.
Les delphinariums occidentaux peuvent clamer leur innocence tant qu’ils veulent. Le sang de Taiji les éclaboussent.
Il s’agit là d’une industrie maffieuse, menteuse et criminelle qui se doit d’être interdite.
Maintenant !

Dauphin de Risso promis à un bel avenir.